Municipales à Paris : dissensions et crispations à droite
Un coup dur pour Nathalie Kosciusko-Morizet dont la campagne
pour les municipales à Paris traverse actuellement une mauvaise passe. Samedi,
l'homme d'affaire Charles Beigbeder a expliqué qu'il envisageait de constituer
une liste "libre et indépendante". En d'autres mots, une liste
dissidente.
Cette annonce interview deux heures seulement après la publication
par NKM, Marielle de Sarnez et Christian Saint-Etienne d'une liste de candidats
communs UMP-UDI-Modem pour Paris. Une première dans la capitale.
Plusieurs dissidents suspendus
Charles
Beigbeder, un proche du patron de l'UMP Jean-François Copé n'a pas apprécié d'être
évincé dans la semaine de la deuxième place sur la liste de droite dans le 8e arrondissement
au profit du député Pierre Lellouche.
Depuis plusieurs
semaines, Nathalie Kosciusko-Morizet doit faire face à de nombreuses
candidatures dissidentes. Seize dissidents ont d'ailleurs été suspendus dans
sept arrondissements, dont Dominique Tiberi dans le 5e. C'est le
fils de l'ancien maire Jean Tiberi.
Le "calcul" de Beigbeder
Ce samedi, NKM fustige
dans une interview accordée aux Parisien-Aujourd'hui en France ceux qui "en
parlant de victoire, n'hésitent pas, dans l'ombre, à organiser les défaites. Aujourd'hui
encore, je suis confrontée à des manœuvres de retardement, d'empêchement, mais
je le dis : elles seront toutes mises en échec ".
Evoquant le cas Charles
Beigbeder, qui n'avait encore pas annoncé sa liste, la candidate UMP explique :
"Le problème avec Charles Beigbeder c'est qu'il m'aime trop ou pas assez.
Il a fait devant moi, et pendant des semaines, une danse du ventre endiablée
pour être sur mes listes. Quand cela s'est avéré impossible, il m'a agonie
d'injures."
Charles Beigbeder
annoncera formellement ses intentions le 7 janvier. Selon lui, sa candidature
va permettre de battre Anne Hidalgo qui mène la liste PS. "Puisqu'on a une
liste de Nathalie qui se déporte un peu vers le centre avec son alliance avec
le Modem, on va occuper l'espace entre le FN qui en effet grignote des parts de
marché - c'est très dangereux - et Nathalie Kosciusko-Morizet, et ceci nous
permettra au second tour de faire un rassemblement plus large pour battre
Hidalgo" , explique-t-il.
Réunion d'urgence réclamée du côté de l'UDI
Par ailleurs, NKM doit aussi composer avec le coup de colère
de Jean-Louis Borloo. Le président national de l'UDI s'est fendu d'un
communiqué samedi pour dénoncer la composition de la liste à Paris. Une liste
d'union entre l'UMP, le MoDem et l'UDI. Selon lui, cette liste ne respecte pas
l'accord conclu le 5 décembre dernier. Quatre membres de l'UDI en sont absents.
"Nous n'osons imaginer
qu'il s'agit d'une erreur et qu'un accord aussi clair et précis n'est pas remis
en cause de manière unilatérale. Cela poserait un problème politique et de
confiance", détaille Jean-Louis Borloo.
"On
continue à travailler avec Jean-Louis Borloo ", précise le conseiller
politique de NKM, Jérôme Peyrat. Le secrétaire général de l'UDI réclame lui une
réunion d'urgence entre les leaders des trois partis
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