Municipales à Béthune : le dernier match de Jacques Mellick ?
Jacques Méllick a été surnommé "le maire le plus rapide de France ". Souvenez-vous, en 1993, le match Valenciennes-OM est acheté par le club marseillais. Jacques Mellick fait alors un faux témoignage en faveur de Bernard Tapie qu'il dit avoir rencontré à Paris. Pas de chance, il était en réunion une heure avant à Béthune. En 1996, Jacques Mellick est contraint d'abondonner tous ses mandats, lui qui était Maire, mais aussi député après avoir été ministre de François Mitterrand.
Jacques Mellick a été réélu en 2002 puis battu en 2008. Aujourd'hui, à 72 ans, il repart donc à la bataille. Désormais, sans l'étiquette socialiste, mais toujours partant pour faire son marché aux voix dans le centre-ville de Béthune où il connait presque tout le monde et inversement.
Face à l'ancien homme fort de cette sous-préfecture de 25.000 habitants, il y a six candidats et tous, à l'exception du candidat de l'UMP et du Front national, ont déjà été aux responsabilités à la mairie, aux côtés parfois de l'ancien maire, comme Daniel Boys, conseiller municipal depuis 1989 et ancien adjoint de Jacques Mellick.
Agé lui aussi de 72 ans, il conduit une liste à l'occasion de ces municipales et voici ce qu'il pense de la nouvelle candidature de l'ancien ministre :
Il faut faire baisser la pression fiscale dans cette ville, dit Daniel Boys reprenant ainsi le thème principal de la campagne du député-maire sortant, Stéphane Saint-André. C'est le maire depuis 2008, le seul à avoir effectué un mandant complet à Bethune depuis 20 ans. Un radical de gauche (PRG) soutenu par le PS, le PC, le MRC et les écologistes pour ces éléctions. C'est lui aussi un ancien collaborateur de Jacques Mellick qu'il avait battu de 160 voix au scrutin de 2008.
Elu député en 2012, Stéphane Saint-André ne veut pas choisir aujourd'hui entre son mandat de maire et celui de député, malgré la loi qui lui imposera ce choix en 2017. Une loi contre laquelle il a voté d'ailleurs et il assume.
La gauche part en ordre dispersé dans ce premier tour mais la droite aussi.
Olivier Gacquerre est membre de l'UDI. Il est candidat après avoir pourtant fait partie de l'équipe sortante, Stéphane Saint-André ayant pris la tête, à l'époque, d'une coalition "anti-Mellick". Coalition qui a volé en éclat. Olivier Gacquerre explique pourquoi.
Si Olivier Gacquerre revendique le soutien de l'UDI et de son chef de file Jean-Louis Borloo pour cette campagne, le candidat de l'UMP met en avant sur ses affiches l'union de la droite et du centre. Il veut profiter des divisions à gauche pour créer la surprise sur cette terre socialiste. Pierre-Emmanuel Gibson a 28 ans, il mesure 2,03 m et a de l'avenir selon les pontes de l'UMP qui ont été nombreux à lui apporter leur soutien pendant la campagne.
Lundi dernier, c'est l'ancien-judoka et député UMP des Yvelines, David Douillet, qui est venu à Béthune pour encourager Pierre-Emmanuel Gibson qui tenait une réunion publique dans un café du quartier populaire du Mont Liébaut. Son angle d'attaque : le clientélisme.
Un clientélisme qui s'illustre assez facilement en refaisant un petit détour par le marché, entre la rue Sadi-Carnot et la Grand Place avec cette fan de Jacques Mellick.
Jacques Mellick remet donc le couvert dans cette ville ancrée à gauche depuis près de 40 ans. Sept listes sont sur la ligne de départ à Béthune dont celle de Jean-Pierre Chruszez, ancien directeur de cabinet de Jacques Mellick et celle du Front national conduite par un jeune étudiant de 20 ans, qui espère troubler le jeu après les 21% de Marine Le Pen à la présidentielle.
Les candidats déclarés à Béthune :
Stéphane Saint-André (Béthune, une ville à vivre LUG)
Jean-Pierre Chruszez (Atout Béthune - LDIV)
Jacques Mellick (Béthune forte et unie - LDVG)
Daniel Boys (Béthune, ville humaine LDVG)
Pierre-Emmanuel Gibson (Ensemble construisons l'avenir de Béthune LUMP)
Ludovic Pajot (Béthune Bleu Marine - LFN)
Olivier Gacquerre (Olivier Gacquerre et Béthune, notre ville pour vous! LUC)
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