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Vidéo Mort de Valéry Giscard d'Estaing : Jacques Séguéla a "honte" d'avoir saboté ses affiches en y faisant coller des diamants

Publié Mis à jour
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Article rédigé par franceinfo
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Le publicitaire se souvient de l'impitoyable campagne électorale qu'il a menée pour François Mitterrand et qui a conduit à la défaite de Valéry Giscard d'Estaing, en 1981.

"C'est lui qui a fait que la télévision est devenue 'faiseuse' de rois", explique jeudi 3 décembre sur franceinfo le publicitaire Jacques Séguéla au lendemain de la mort Valéry Giscard d’Estaing. L’ancien président de la République est mort mercredi 2 décembre l'âge de 94 ans des suites du Covid-19, dans sa propriété d'Authon, dans le Loir-et-Cher. Il avait été hospitalisé à plusieurs reprises les mois précédant son décès, pour des problèmes cardiaques. 

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Jacques Séguéla se souvient sur franceinfo de la campagne présidentielle de 1981. Il travaile alors dans l'équipe de François Mitterand, et des opposants à Valéry Giscard d'Estaing collent des diamants à la place des yeux sur ses affiches électorales. Une attaque liée à l'affaire des diamants de Bokassa : la révélation par Le Canard enchaîné en 1979 que Valéry Giscard d’Estaing avait reçu, quand il était ministre des Finances, une plaquette de trente carats de diamants du président centrafricain Jean-Bedel Bokassa. L'idée de détourner les affiches de celui qui est alors candidat à sa réélection venait du publicitaire Jacques Séguéla. "J'en ai honte, ce n'était pas fair-play, il ne méritait pas ça", reconnaît-il  jeudi sur franceinfo.

"François Mitterrand m’a convoqué à son bureau à 7 heures du matin le lendemain, raconte Jacques Séguéla, alors que d’habitude, il arrivait à 8 heures. Il était blême de rage. Il m’a dit : ‘Séguéla, comment avez-vous pu oser vous conduire comme cela sans mon accord en m’engageant. J’ai presque envie de vous virer’. Je flageolais. J’ai dit : ‘Je ne me suis pas rendu compte, pour moi c’était de l’humour’. C’était du mauvais humour."  Valéry Giscard d’Estaing est battu en 1981 par François Mitterrand. "Il a perdu sur la télévision comme il avait gagné sur la télévision, la première fois", conclut le publicitaire.

"Il a appris la télévision un peu comme il avait appris l’économie, en allant se renseigner aux États-Unis, en regardant tous les détails des campagnes américaines, surtout celle de Kennedy. Il savait que ce serait à la télévision que ça se jouerait."

Jacques Séguéla, publicitaire

à franceinfo

"Et ça s’est joué sur le fameux monopole du cœur", se souvient Jacques Séguéla. En 1974, alors que son adversaire François Mitterand évoque lors d'un débat télévisé de l'entre-deux tours, la répartition des richesses et affime que "c'est aussi une affaire de cœur", Giscard l'interrompt d'une phrase restée dans les mémoires : "Vous n'avez pas, monsieur Mitterrand, le monopole du cœur !" "Quand j’ai connu Mitterrand et qu’il m’a demandé de faire sa campagne, il avait encore presqu’une blessure qui saignait toujours de ne pas avoir su réagir à l’attaque de Giscard, se souvient Jacques Séguéla. Moi, je lui avait dit : 'je vais vous préparer des phrases. Je sais qu’il va vous traiter d’homme du passé, il l’a déjà fait, il va le refaire. Répondez : Vous êtes l’homme du passif'." 

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