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Michel Vauzelle (PS) craint que le "cas Guérini" pourisse la campagne de François Hollande

Les rapports entre majorité et opposition sont de plus en plus tendus. Un double incident s'est produit mardi à l'Assemblée nationale. Le premier concerne François Baroin, le second, Michel Vauzelle. En toile de fond de ce dernier : le "cas Guérini".
Article rédigé par Olivier Biffaud
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Jean-Noël Guérini à son arrivée au palais de justice de Marseille (AFP)

Les rapports entre majorité et opposition sont de plus en plus tendus. Un double incident s'est produit mardi à l'Assemblée nationale. Le premier concerne François Baroin, le second, Michel Vauzelle. En toile de fond de ce dernier : le "cas Guérini".

Séance électrique de questions au gouvernement mardi à l'Assemblée nationale. A l'incident provoqué par François Baroin (UMP) accusant les socialistes d'avoir pris le pouvoir "par effraction" en 1997 s'en est ajouté un autre : Michel Vauzelle (PS) a reproché à ses collègues de la majorité d'avoir hurlé 'Guérini, Guérini' pendant qu'il posait une question sur les victimes des inondations.

"La majorité a hurlé pendant toute mon intervention 'Guérini, Guérini', alors que je rendais hommage aux forces de sécurité et aux pompiers, et que je parlais du drame des familles qui ont perdu des leurs", a déclaré le président PS de la région Provence-Alpes-Côte d'Azu devant la presse.

Ancien ministre de la justice, M. Vauzelle a envoyé "une lettre au président de l'Assemblée" pour protester, rappelant que sa région avait débloqué un million d'euros d'aide en faveur des victimes du Var et des Alpes-Maritimes.

Mis en examen en septembre pour "association de malfaiteurs", Jean-Noël Guérini a été fermement invité par le bureau national du PS, mercredi dernier, à donner sa démission de la présidence du conseil général des Bouches-du-Rhône. L'intéressé a immédiatement rejeté cette invitation.

Eviter un dégât collatéral

A l'évidence, les socialistes risquent de trainer le "cas Guérini" comme un boulet. La majorité a compris tout le parti qu'elle pouvait tirer du flottement de la direction du PS.

C'est pourquoi M. Vauzelle, sans doute pour éviter un dégât collatéral dans la campagne présidentielle, a enjoint Martine Aubry et François Hollande de le régler au plus vite.

"Toute la campagne va se dérouler dans cette atmosphère où la droite va hurler 'Guérini' dès que François Hollande va parler", a redouté M. Vauzelle. "C'est au parti de prendre de vraies responsabilités : non pas de demander à M. Guérini de s'éloigner, mais de prendre des décisions qui ne pourrissent pas la campagne de François Hollande. C'est à la première secrétaire et à François Hollande de prendre des décisions", a-t-il dit.

En l'espèce, les décisions administratives, qui dans ce cas précis sont aussi éminement politiques, relèvent probablement plus de la première secrétaire du parti que du candidat à l'élection présidentielle. Elles se heurtent au principe de "présomption d'innovence" dont M. Guérini peut faire valoir qu'il avait été mis en avant pour Dominique Strauss-Kahn dans l'affaire du Sofitel de New York.

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