Normes, usage des pesticides, nouvelles installations... Ce que les syndicats agricoles attendent de Michel Barnier à Matignon

Les syndicats agricoles veulent maintenir la pression sur l'exécutif, neuf mois après la mobilisation historique des agriculteurs. La FNSEA et les Jeunes agriculteurs (JA) ont publié jeudi un communiqué commun pour rappeler leurs revendications.
Article rédigé par franceinfo
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Des agriculteurs manifestent, le 2 février 2024 à Oloron-Sainte-Marie (Pyrénées-Atlantiques). (LAURENT FERRIERE / HANS LUCAS)

L'agriculture fait partie des gros dossiers qui attendent Michel Barnier à Matignon. Neuf mois après la mobilisation et les blocages historiques des paysans, la colère est toujours là, car le projet de loi censé y répondre est bloqué au Parlement depuis la dissolution. Les syndicats agricoles maintiennent la pression, c'est d'ailleurs au cœur de la première réaction des deux syndicats majoritaires, la FNSEA et les Jeunes agriculteurs (JA).

L'agriculture doit être la priorité immédiate, écrivent-ils dans un communiqué commun. Car il y a urgence selon eux. La colère gronde dans les exploitations, les paysans estiment que les réponses à leur mobilisation n'ont pas été entendues. Le projet de loi d'orientation pour la souveraineté en matière alimentaire et agricole, destiné à protéger leurs revenus, réécrit après les blocages de cet hiver, est au Sénat après la dissolution et rien ne dit que la nouvelle Assemblée nationale s'en empare.

Un ministre qui a tenu tête à la FNSEA

La FNSEA veut même le compléter. En l'absence de gouvernement cet été, la FNSEA a publié son propre projet de loi pour "entreprendre en agriculture". Il demande moins de normes, la fin des interdictions de pesticide sans alternative, un guichet unique pour faciliter les nouvelles installations. La moitié des 500 000 agriculteurs seront en âge de partir à la retraite d'ici à 2030.

Le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, connaît bien le secteur. Il a été lui-même ministre de l'Agriculture il y a 15 ans, de 2007 à 2009. C'était sous la présidence de Nicolas Sarkozy, lors du deuxième gouvernement de François Fillon.

L'association de défense de l'environnement Générations futures se souvient d'un ministre qui a tenu tête à la FNSEA, notamment sur le plan Ecophyto de réduction des pesticides, plan qui a été remanié ces derniers mois à la suite de la mobilisation pour en alléger les contraintes.

Souvenir mitigé de Barnier

Les syndicats d'agriculteurs ont donc un souvenir mitigé de Michel Barnier à l'Agriculture. Ils lui reprochent par exemple de ne pas avoir assez bataillé avec la Commission européenne au sujet de la PAC, sur les quotas laitiers ou sur l'adoption en 2008 du bilan de santé de la PAC, qui a réorienté ces fonds européens vers l'élevage. Cela avait enlevé un milliard d'euros d'aide pour les céréaliers, qui viennent de vivre une moisson catastrophique.

La France vient de vivre sa plus mauvaise récolte de blé depuis 40 ans : 26 millions de tonnes. C'est 26% de moins qu'en 2023, selon l'Association générale des producteurs de blé. Un manque à gagner estimé à 3 milliards d'euros. Les céréaliers demandent des prêts garantis par l'État pour faire face.

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