Merkel et Sarkozy saluent le "trésor" qu'est l'amitié franco-allemande
Les célébrations ont commencé à 10h, entre Français. Dépôts de gerbe, sur la tombe du soldat inconnu, en présence de beaucoup de jeunes, brandissant des petits drapeaux aux couleurs françaises et allemandes, de soldats des deux nations, notamment de la brigade franco-allemande, et du gouvernement au complet pour cette cérémonie "exceptionnelle", placée "sous le signe de la réconciliation", selon le programme de l'Élysée.
Puis, les deux chefs d'État sont arrivés à 10h53 place de l'Étoile. Pour raviver la flamme sur la tombe du soldat inconnu.
Un pas de deux inédit et hautement symbolique, "pour prolonger le geste du chancelier Kohl et du président Mitterrand à Douaumont en 1984", a précisé Nicolas sarkozy, en prologue de son discours.
Un discours tourné vers le passé, en forme de cours d'histoire... Le chef de l'État a rappelé que le dernier Poilu était mort l'an dernier. "C'est quand tous les témoins ont disparus qu'il faut prendre garde que l'Histoire ne tue pas le souvenir", a-t-il martelé. Souvenir de "ceux qui sont morts au combat" mais aussi des "mutilés, défigurés, gazés et ceux qui sont revenus hantés" par ces jours passés dans "la boue infecte des tranchées".
Nicolas Sarkozy surtout a précisé : " Nous ne commémorons pas la victoire d'un peuple contre un autre, mais une épreuve qui fut aussi terrible pour l'un comme l'autre". Et de prononcer ces termes, en forme de repentance, neuf décennies plus tard : "La paix, nous n'avons pas su la faire en 1918, car les vainqueurs ont manqué de générosité."
Énumérant tout ce que partagent aujourd'hui la France et l'Allemagne, le président a qualifié l'amitié franco-allemande de "trésor".
"Nous n'oublierons jamais combien les Français ont dû souffrir à cause des Allemands", a rétorqué Angela Merkel. "Mais il faut savoir affronter son histoire. C'est la seule façon de façonner l'avenir".
_ Le discours de la chancelière en effet fut bien plus politique. Considérant que la réconciliation des deux peuples, l'amitié, pour le "miracle" de l'Europe, permettent aujourd'hui de "relever les défis de demain".
Pour cette journée "exceptionnelle" enfin, on n'a pas badiné sur les symboles. Était présente la brigade franco-allemande, alignée en alternant soldats français et allemands, qui portent toujours des treillis différents. Des élèves de Saint-Cyr qui pour la première fois cette année, a intégré des élèves officiers allemands.
Enfin, les deux chefs d'États sont allés raviver la flamme, flanqués de deux élèves de CM2 du lycée franco-allemand de Buc, dans les Yvelines.
Des symboles, trop de symboles ? Nicolas Sarkozy s'inscrit dans la lignée des rencontres De Gaulle-Adenauer et Mitterrand Kohl, mais c'est aussi une stratégie médiatique : "il s'agit de fixer des images fortes", selon l'historien Nicolas Offenstadt, auteur de "L'histoire bling-bling, le retour du roman national" chez Stock.
Cécile Quéguiner
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