Perquisition à La France insoumise : des dirigeants du parti, dont Jean-Luc Mélenchon, visés par une enquête pour "abus de confiance"
L'enquête préliminaire, révélée par "Le Canard enchaîné" et ouverte mi-mai, a été confiée à la Brigade financière.
Une enquête préliminaire a été ouverte le 14 mai pour "abus de confiance" et "recel" visant "plusieurs dirigeants de l'association La France insoumise", a annoncé mardi 30 juin le parquet de Paris, confirmant une information du Canard enchaîné. L'enquête, confiée à la Brigade financière, vise à vérifier les "conditions dans lesquelles les dirigeants de LFI, dont Jean-Luc Mélenchon, se sont acquittés des amendes et des dommages et intérêts auxquels ils ont été condamnés" en décembre 2019 dans l'affaire de la perquisition houleuse au siège de LFI au mois d'octobre 2018.
Selon Le Canard enchaîné, c'est spécifiquement le paiement de "26 500 euros de préjudice moral aux forces de l'ordre" par cinq responsables de LFI qui fait l'objet de vérifications car ces versements "ont été réglés avec le chéquier de La France insoumise". La question est donc de savoir si ces dommages et intérêts ont bien été payés par La France insoumise mais aussi de savoir si de l'argent public a été utilisé dans ce règlement, résume l'une des sources contactées par l'AFP.
Dans cette affaire, le leader de La France insoumise avait été jugé coupable, en décembre 2019, d'"actes d'intimidation envers un magistrat et un dépositaire de l'autorité publique, rébellion et provocation". Il avait été condamné à trois mois de prison avec sursis assortis d'une amende 8 000 euros. Lui et quatre de ses proches, dont le député Bastien Lachaud et l'eurodéputé Manuel Bompard, avaient également été condamnés à des amendes allant de 2 000 à 8 000 euros.
"Une instrumentalisation", selon le leader de LFI
Se disant "estomaqué", Jean-Luc Mélenchon répond mardi sur son blog que "les dommages et intérêts relèvent du civil" et "peuvent donc être réglés par un tiers". "La France insoumise a fait le choix de régler ces dommages et intérêts liés à une perquisition dans ses locaux", assume-t-il. Il dénonce "une nouvelle instrumentalisation de la justice (…) motivée pour alimenter des articles visant à nous intimider et à véhiculer des rumeurs infamantes".
L'ancien candidat à la présidentielle a également réagi sur Twitter en accusant la procureure générale près la cour d'appel de Paris, Catherine Champrenault, de vouloir "se venger". Celle-ci a par ailleurs été accusée par l'ancienne cheffe du Parquet national financier d'avoir fait pression dans la conduite de l'affaire Fillon.
Une fuite organisée (et rémunérée ?) par tweet dit que Madame Champrenault se venge avec une nouvelle enquête préliminaire. De quoi s'agit-il ? Je ne sais pas. La justice de Macron c'est ça. https://t.co/GSVoRxGlrv
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) June 30, 2020
La proc s'interroge: le mouvement insoumis peut-il avancer les indemnités aux policiers meurtris par mes décibels? Elle ouvre une enquête préliminaire plutôt qu’un Code. Avantage: elle peut écouter mon téléphone. Dites bonjour! Et BFM invente un «abus de confiance». Merci Macron.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) June 30, 2020
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