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Mélenchon : "A présent la vie du PS reprend, avec sa grisaille et son eau tiède"

Jean-Luc Mélenchon n'a pas perdu de temps. Dès l'annonce de la victoire de François Hollande, le candidat du Front de gauche a commenté l'événement. Un jugement sévère sur lequel il s'appuie pour ouvrir grand les bras "aux socialistes de gauche".
Article rédigé par Catherine Rougerie
France Télévisions
Publié Mis à jour
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Jean-Luc Mélenchon a été désigné candidat du Front de gauche en juin 2011. (AFP - Jean-Christophe Verhaegen)

Jean-Luc Mélenchon n'a pas perdu de temps. Dès l'annonce de la victoire de François Hollande, le candidat du Front de gauche a commenté l'événement. Un jugement sévère sur lequel il s'appuie pour ouvrir grand les bras "aux socialistes de gauche".

"L'orientation majoritaire du Parti Socialiste est confirmée sans aucune surprise dans la personne de l'homme qui l'a incarnée sans discontinuer depuis 1997", écrit M. Mélenchon dans son blog. "L'intermède Aubry n'avait aucune signification de changement d'influence idéologique. En se rangeant derrière elle et en renonçant à exister, la gauche du Parti Socialiste, certes affaiblie par notre départ, s'est condamnée au rôle dérisoire qu'on lui connaît", continue-t-il.

Appel au débat

Balayant d'un revers de plume "les parties à fleurets mouchetés auxquelles nous avons eu droit", Jean-Luc Mélenchon renouvelle son "offre publique de débat". L'ancien socialiste l'estime indispensable pour "comprendre quelles sont les raisons de fond de notre compétition à gauche". Et de citer "les différences de propositions face à la droite".

Considérant l'annonce du vote d'Arnaud Montebourg comme "une erreur de sa part. Rien n'exigeait qu'il se prononce personnellement", tout en soulignant que sa tribune dans le Monde "ne respirait pas l'enthousiasme !", Jean Luc Mélenchon se félicité de la la stratégie adoptée par son parti : se tenir à distance de cette votation sans laquelle la voix du Front de gauche aurait été inaudible.

"Nous voulons que les électeurs puissent choisir entre les deux lignes de gauche qui leur sont proposées. La primaire socialiste n'a pas permis un tel choix d'orientation. Les deux finalistes étaient callés sur la même ligne générale. Elle a départagé deux personnes, deux façons d'être. Rien de plus", souligne-t-il encore.

Retrouvailles

Quinze ans après l'avoir affronté pour briguer le premier secrétariat du PS au congrès de Brest de 1997, Jean-Luc Mélenchon retrouvera donc son ancien compagnon de route dans la course à la présidentielle de 2012.

François Hollande sait à quoi s'en tenir. "De la même manière, avec le Front de Gauche, il y aura du frottement. On en connaît le candidat et il aime ce type de confrontation", a souligné le lauréat de la primaire à propos de l'eurodéputé avant d'ajouter : "Et en même temps, c'est la gauche. Et la gauche, elle sera réunie, rassemblée. Nous serons ensemble pour l'élection de 2012".

La marge de manoeuvre s'annonce délicate pour le "capitaine" corrézien qui devra manoeuvrer avec doigté, toute position dogmatique le coupant de l'électorat centriste dont il ne peut se passer.

Ses déclarations, dimanche soir, ont donné un avant-goût. "Et puis, il y en a d'autres qui ne savent pas s'ils sont de gauche, qui savent qu'ils ne sont plus de droite, ce qui est déjà pas mal, et qu'il faudra bien accueillir le moment venu, s'ils le décident", a-t-il lancé. Si une première manche s'est bien terminée dimanche soir pour le PS, cela n'augure en rien du succès final.

"Ce soir, ce n'est pas une victoire qui s'est faite, c'est une victoire qui s'est préparée", a lui-même lancé M. Hollande à ses supporters.

Tout est dit.

Réaction de jean-Luc Mélechon sur France Info le 17 octobre 2011

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