Mayotte, 101e département français en 2011
Les quelque 71.000 électeurs de Mayotte étaient appelés à répondre cette question : " Approuvez-vous la transformation de Mayotte en collectivité unique, appelée département, régie par l’article 73 de la Constitution, exerçant les compétences dévolues aux départements et régions ? " . Et c’est à une écrasante majorité qu’ils se sont prononcés en faveur de la départementalisation de leur île.
Selon les résultats complets et officiels communiqués par le ministère de l'Intérieur, le ''oui'' a obtenu 95,2% des suffrages, soit 41.492 voix, contre 4,8% pour le ''non'' (2.084 voix). En revanche, la participation est faible. Elle atteint à peine plus de 61 %.
En approuvant ce changement de statut, les habitants de l'île de l'océan Indien, déjà ''collectivité départementale'' depuis 2001, confirment un processus enclenché il y a déjà neuf ans, avec l'accord sur l'avenir de Mayotte, conclu le 27 janvier 2000 entre le gouvernement et les élus locaux.
Cette victoire du "oui" est donc accueillie avec satisfaction par le gouvernement. Dès l'annonce des premiers résultats, Nicolas Sarkozy avait salué ''un moment historique pour Mayotte et pour les Mahorais'': ''c'est un rêve porté par plusieurs générations qui se réalise ce 29 mars 2009''.
De son côté, le Premier ministre François Fillon a indiqué dans un communiqué que "le gouvernement proposera rapidement au Parlement les textes nécessaires à la mise en place de la nouvelle collectivité et à l'application progressive du droit commun''.
Il faudra toutefois 20 à 25 ans pour que l’île bénéficie des mêmes prestations sociales que la métropole. L’alignement se fera progressivement, mais pour la population, certains changements seront visibles rapidement. Ainsi, l’âge légal minimum des femmes pour se marier sera relevé de 15 à 18 ans, souligne le ministère de l’Intérieur, de l’Outre-mer et des collectivités locales dans un document intitulé "Pacte pour la départementalisation de Mayotte’’, adressé récemment aux foyers mahorais.
Si la départementalisation semble présenter plus d’avantages que d’inconvénients pour les Mahorais, notamment le droit de bénéficier de revenus minimums, il ne règlera pas le problème des clandestins qui, au contraire, devraient de plus en plus essayer de rejoindre cette île, dans l’espoir, peut-être illusoire, de bénéficier d’une vie meilleure. En 2008, plus de 13.000 étrangers en situation irrégulière ont été reconduits dans leurs pays d’origine dans des conditions dénoncées par de nombreuses organisations de défense des droits de l’Homme.
Cécile Mimaut, Caroline Caldier, avec agences
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