Marylise Lebranchu a défendu mercredi le calendrier porté par la première secrétaire du PS en vue de la présidentielle
La députée du Finistère n'en a jamais fait mystère. Elle souhaite la candidature de Martine Aubry à la primaire socialiste.
Elle soutient donc le calendrier fixant l'élaboration du programme avant la désignation du candidat, persuadée que ce projet "ancré à gauche" (...) "est teinté par la personnalité de la première secrétaire" du PS.
"Martine Aubry est la seule de tous les candidats qui soit liée par un engagement extrêmement profond (...) d'avoir un projet avant d'ouvrir les candidatures", a expliqué Mme Lebranchu devant la presse parlementaire, rappelant que c'est la première secrétaire du parti socialiste qui avait proposé cette méthode à La Rochelle.
Concernant l'envie "timorée" de Martine Aubry d'être candidate, la députée a plaidé la cohérence: "Si la première secrétaire du parti socialiste commençait à parler de ses propres états d'âme, de ses propres envies, avant le calendrier qu'elle a fixé (...) alors elle fait une faute".
Voilà pour le manque d'enthousiasme. Sur le fond, Mme Lebranchu est aussi convaincue que la série de débats et de réflexions en cours est la seule démarche payante.
Une phase déterminante d'ici mai
"Nous ne pouvons pas gagner 2012 en bâtissant tout notre programme contre le projet de quelqu'un d'autre. Nous devons réussir ce tour de force de sortir les Français de ce que nous vivons aujourd'hui, c'est-à-dire cette forme de résignation, de désespoir" souligne la députée.
"La première secrétaire a réussi a entraîné tout le monde (...) dans la démarche de réconcilier les Français avec l'image de la France et avec cette idée qu'une autre France est possible" plaide-t-elle encore.
Le projet d'une gauche réaliste
Le projet du PS sera-t-il exhaustif, crédible et partagé ?
Marilyse LeBranchu le pense. "A partir du moment où tout le monde accepte cette démarche et où elle sera validée par un texte à la fin du mois de mai, effectivement je pense que si le vote est massif, si le relais dans l'opinion est intéressant (...) alors le candidat sera lié par un texte et par "la teinture de ce texte".
Et une "teinture qui est loin de déplaire à Mme Lebranchu compte tenu que ce projet "a quelque chose de Martine Aubry, qu'il a un ancrage à gauche, une gauche réaliste", explique la députée.
Quant à d'éventuelles rivalités entre les candidats socialistes, la députée rappelle qu'à "chaque fois qu'il y a des candidats en compétition, quelle que soit la nature de la compétition (...) il peut y avoir des excès", que "les petites petites phrases (...) on les vit déjà et on les a vécues".
"Pour gagner 2012, on ne peut se permettre aucune erreur, aucun faux pas (...). Chacun doit s'imprégner de cette responsabilité là ". "Je fais confiance aux candidats", conclut-elle. Une confiance que pourrait bien ébranler l'épreuve des faits.
Primaires: vérifications en cours
Questionnée sur les risques juridiques inhérentes à la primaire socialiste, Mme Lebranchu se veut rassurante. "A notre sens, et après avoir tout relu (...) nous ne sommes pas dans une démarche d'anticonstitutionnalité". Il faudrait un fait générateur important comme l'utilisation des locaux municipaux et de l'ensemble des moyens des collectivités territoriales".
Mais elle indique que l'utilisation des listes électorales est en cours de vérification: "quand vous regardez la nature en droit de ces listes, il ne me semble pas que cela puisse ouvrir une confusion des genres (...) dans la mesure où ces listes sont déjà constituées et mises à disposition de tout un chacun qui veut les utiliser".
Les meilleurs arguments socialistes concernant ces primaires sont qu'il ne s'agit pas d'élections à proprement parler mais d'un vote non obligatoire à valeur consultative et indicative pour une famille politique.
Rien n'est joué pour 2012
Si la victoire à la présidentielle est dans toutes les têtes des leaders de gauche, Mme Lebranchu prévient qu'il faut se garder de tout optimisme.
"Je ne mésestime pas le contexte économique et social extrêmement tendu, je ne mésestime pas l'influence de la situation internationale sur le vécu personnel et collectif des citoyens français" (...), ni que ce contexte puisse être utilisé comme "un facteur de peur", regrette la députée qui se dit sidérée par la présentation du nouveau gouvernement dimanche dernier.
"Dire 'la situation internationale est telle que nous devons resserrer le gouvernement avec des personnalités de grande qualité (...) parce qu'il y a le danger majeur de l'immigration', j'avoue dit Mme Lebranchu "qu'on a eu l'impression là, que la France dégringolait quelques marches".
Quant à la montée du Front national "qu'il faut toujours craindre, Mme Lebranchu reste persuadée que "c'est la qualité de la réponse politique, du projet politique en termes de mondialisation, d'Europe et d'avancées vers une société multiculturelle" qui fera que le PS pourra récupérer "un électorat qui a peut-être été tenté et qui sera peut-être tenté par un vote front national".
Les socialistes ont du pain sur la planche.
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