Martine Aubry tacle le bilan de Nicolas Sarkozy
Dans le JDD, Martine Aubry tacle le bilan de Nicolas Sarkozy: "La croissance est à 0%, le chômage ne cesse d'augmenter, le déficit commercial est abyssal. Les résultats sont mauvais car la politique est mauvaise".
Dans cet entretien, elle ajoute: "Bien sûr il y a la crise, mais comme la Cour des comptes l'a montré, les 2/3 des déficits sont dus à la politique de M. Sarkozy. La France souffre d'un triple déficit, déficit de finances publiques, déficit d'emploi, déficit de compétitivité. S'attaquer à l'un, sans les deux autres est une impasse. Il n'y a pas de temps à perdre. Aussi je propose trois mesures immédiates : pour réduire l'endettement, supprimer 10 milliards de niches fiscales sur les 70 milliards créés depuis 2002 ; en parallèle, pour relancer la croissance, baisser à 20% l'impôt sur les sociétés qui réinvestissent notamment les PME et le monter à 40% pour celles qui privilégient les dividendes ; enfin, financer un plan d'action pour l'emploi des jeunes en supprimant les subventions absurdes aux heures supplémentaires qui bloquent les embauches dans un pays qui souffre du chômage".
Déjà, dans une tribune publiée vendredi dans Le Monde, Martine Aubry exposait sa réforme de la fiscalité qui repose sur un principe : "à revenu égal, impôt égal, ce qui signifie que les revenus du capital cesseront d'être moins taxés que ceux du travail". Affirmant qu'elle respectera "l'engagement européen de la France d'un retour de ses déficits en dessous de 3% en 2013", la candidate à la primaire socialiste propose pour le budget 2012 des mesures à même de "relancer la croissance et l'emploi tout en réduisant les déficits".
Elle propose d'annuler 50 des 70 milliards de "cadeaux fiscaux" accordés depuis 2002 par l'actuel gouvernement "qui n'ont rien apporté à notre pays et ont souvent contribué à creuser les inégalités".
Ces ressources seraient allouées "pour moitié à la baisse du déficit et pour moitié aux financements des priorités qui sont les miennes, au premier rang desquelles l'emploi, l'école et la sécurité", explique-t-elle.
La maire de Lille cible aussi les niches fiscales. "Plus de dix milliards d'euros peuvent être, dès 2012, utilement récupérés pour les comptes publics sans impact négatif pour les classes moyennes et pour l'économie réelle", estime-t-elle. Martine Aubry entend ainsi supprimer la défiscalisation des heures supplémentaires, qualifiée d'"hérésie économique qui bloque les embauches", pour financer un plan d'emploi pour les jeunes.
Autre idée: abaisser à 20% l'impôt sur les sociétés des entreprises qui réinvestissent leurs bénéfices, et l'augmenter sur celles qui privilégient les dividendes.
Dénonçant l'"impasse" de la politique actuelle", et réaffirmant son opposition à l'inscription d'une "règle d'or" budgétaire dans la Constitution, Martine Aubry laisse la porte ouverte à un dialogue avec l'exécutif sur ces questions. "Dans une démocratie, le débat avec l'opposition doit être naturel", écrit l'ancienne ministre du Travail. "Je fais aujourd'hui des propositions précises. Discutons-en, dans l'intérêt de notre pays."
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