Martin Hirsch et les timbres embarrassants des ministres
Dans son livre, “Pour en finir avec les conflits d'intérêts”, Martin Hirsch évoque une pratique méconnue du grand public, celle de
l'“hommage philatélique”, à savoir des épreuves de luxe de timbres-poste offertes à certains ministres et hauts fonctionnaires,
que beaucoup revendaient aussitôt.
Il vise notamment, sans le citer, l'actuel président du groupe UMP au Sénat, Gérard Longuet, qu'il accuse d'avoir ainsi financé en partie une villa sur la Côte d'Azur après son passage au ministère des Postes (1986-1988).
Quand il aborde le cas de Jean-François Copé, l'ancien
directeur d'Emmaüs réclame de la transparence sur ses revenus et sur ses clients depuis que l'ancien ministre du Budget est redevenu avocat dans un grand cabinet d'affaires.
“Le livre qu'il a écrit, c'est en fait une occasion pour lui de donner des leçons de morale à tout le monde sauf à lui. Ça m'énerve et ça me déçoit”, a déclaré hier Jean-François Copé sur iTélé.
_ Selon lui, Martin Hirsch “n'a absolument rien vérifié” et
“balance aux piranhas des noms en disant moi de toute façon
avec la carrière que j'ai auprès d'Emmaüs, je ne risque rien”.
_ Le président des députés UMP a avancé “une raison plus
personnelle” pour expliquer sa déception. “Ses parents, comme
mon père pendant la guerre, ont été sauvés par des Justes”.
“Lorsqu'on a cette culture familiale, lorsqu'on a ça en soi, on ne peut pas vivre tout à fait de la même manière les choses et les événements. En lisant ce livre, je me suis demandé si en se livrant à un exercice de délation, ce n'était pas tout à fait à la hauteur de ce qu'on peut attendre de quelqu'un qui a sa qualité”, a-t-il ajouté.
_ Jean-François Copé a rappelé que Martin Hirsch avait fait voter la création de l'Agence du service civil, qu'il préside aujourd'hui, lorsqu'il était haut commissaire.
_ Martin Hirsch déclare qu'il “maintient tout” sur ce qu'il a écrit concernant les deux présidents des groupes UMP de l'Assemblée et du Sénat. “Mon livre ne comporte aucune attaque personnelle”, se défend-il, appelant tous les dirigeants politiques à la transparence. “La suspicion vient toujours de l'opacité”, estime-t-il dans les colonnes du Journal du dimanche.
Mikaël Roparz, avec agences
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