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Un nouveau rapport de l'UE accuse Marine Le Pen de détournements de fonds publics au Parlement européen

L'Office européen de lutte antifraude reproche à la candidate du RN d'avoir personnellement détourné près de 137 000 euros d’argent public entre 2004 et 2017. Trois autres anciens eurodéputés du parti sont visés.

Article rédigé par franceinfo
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Marine Le Pen, candidate du RN à la présidentielle, donne une conférence de presse sur la politique étrangère, le 13 avril 2022 à Paris. (EMMANUEL DUNAND / AFP)

A huit jours du second tour de l'élection présidentielle, qui verra Marine Le Pen affronter une nouvelle fois Emmanuel Macron, un nouveau rapport de l'Office de lutte antifraude (Olaf) de l'Union européenne met en cause la candidate du Rassemblement national. Révélé samedi 16 avril par Mediapart (article réservé aux abonnés), qui publie plusieurs captures d'écran d'extraits du document, le rapport accuse Marine Le Pen d'avoir personnellement détourné de l'argent public lorsqu'elle siégeait au Parlement européen entre 2004 et 2007.

Dans ce document de 116 pages, l'Olaf demande en effet le remboursement par la candidate du RN, à titre personnel, de près de 137 000 euros, "correspondant à différents détournements de fonds imputés par l'organisme antifraude à la candidate", selon Mediapart.

Dans le viseur de ce rapport figurent aussi trois autres ex-députés européens du Rassemblement national : Jean-Marie Le Pen, Louis Aliot et Bruno Gollnisch. Le montant des sommes réclamées s'élève, au total, à plus de 617 000 euros, selon l'Olaf.

Des frais sans lien avec les mandats des eurodéputés

Que reproche en substance l'office de lutte antifraude à Marine Le Pen? "C'est d'abord d'avoir détourné des fonds publics européens à des fins de politique nationale", rapporte Mediapart. Parmi les exemples cités : plus de 23 000 euros d'objets promotionnels "qui semblent avoir été achetés pour le congrès du FN à Lyon" en 2014, et plus de 4 000 euros de bouteilles de beaujolais distribuées par Bruno Gollnisch lors de ce même congrès.

L'Office antifraude accuse aussi Marine Le Pen et Ludovic de Danne, son conseiller aux affaires européennes, d'avoir, en tant que présidente et secrétaire général du groupe parlementaire d'extrême droite Europe des nations et des libertés (ENL), validé des demandes de remboursement de frais engagés lors d'événements du parti, sans lien avec les mandats des eurodéputés.

L'avocat de Marine Le Pen met en cause l'"indépendance" de l'Olaf

Selon Mediapart, Marine Le Pen a répondu à l'Olaf qu'elle n'avait pas connaissance de certains faits reprochés et que, lors des événements de son parti, les questions européennes avaient bien été abordées. Ou encore qu'elle ne "voyait pas le problème" avec la livraison des objets promotionnels au siège du parti, puisqu'ils "servent à promouvoir le député et ses idées auprès de l'audience de sa terre d'élection, en l'occurrence, la France".

Contacté par le média d'investigation, l'avocat de la candidate, Rodolphe Bosselut, assure de son côté que sa cliente "ignore tout" des conclusions du rapport de l'Olaf et qu'elle n'y a "jamais eu accès" alors qu'elle est "pourtant une personne particulièrement concernée". Il avance aussi une supposée "absence d'indépendance" de cet organe européen.

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