Olivier Rouquan, politologue : la dynamique du Front National est "fondée sur la désignation d'un autre qui vaut ennemi"
Le politologue Olivier Rouquan est l'invité de Julien Benedetto, jeudi 27 avril, sur Franceinfo.
Le politologue Olivier Rouquan analyse la stratégie de campagne de Marine Le Pen sur le plateau de Julien Benedetto, jeudi 27 avril, sur Franceinfo.
Avril 2002. Jean-Marie Le Pen qualifié pour le second tour de la présidentielle et des millions de contestataires descendent dans la rue. En 2017, le contraste est saisissant. Seuls quelques mouvements de contestation, dont celui des lycéens en faveur du ni-ni, dénoncent la qualification de Marine Le Pen au second tour. Olivier Rouquan avance trois explications : la stratégie de normalisation de Marine Le Pen et des Français qui semblent de plus en plus "défiants vis-à-vis du système politique". Enfin, l'évolution de la sociologie du vote : "La génération qui arrive, celle des 18-30 ans, elle n’est pas arrivée à maturité politique au moment où Jean-Marie Le Pen était encore très actif et au moment où le Front National apparaissait comme un parti clairement d’extrême droite. Les jeunes n’ont pas bénéficié d’une mobilisation dans la cadre de la lutte antiraciste", souligne Olivier Rouquan.
Un nouvel ennemi
"La parenté est évidente" entre les idées de Marine Le Pen et de son père, selon le politologue. Ce qui a changé, "c’est qu’on parle davantage aujourd'hui d’islamophobie. La figure de l’autre qui est dénoncée au sein du Front National est moins la communauté juive que la communauté musulmane". Ce qui ne change pas "c’est que sa dynamique est fondée sur la désignation d’un autre qui vaut ennemi".
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