Marine Le Pen peine à obtenir les 500 parrainages et s'inquiète de sa candidature
A l'occasion de ses voeux à la presse, jeudi 5 décembre, Marine Le Pen s'interroge sur la possibilité de pouvoir être candidate à l'élection. Elle rencontre des difficultés pour recueillir les 500 parrainages. Elle lance un nouvel appel aux maires
Marine Le Pen parle depuis dix minutes. Elle enchaîne les formules de politesse et la défense de sa candidature.
Inquiétude
Soudain, le ton se fait plus grave. Elle évoque les signatures nécessaires pour se présenter à l'élection présidentielle.
"Si les choses continuent à ce rythme, je risque de ne pouvoir être candidate en avril prochain (..) les vieux partis UMP et PS ont manifestement la volonté de cadenasser le système", déclare t-elle.
Mme Le Pen refuse de communiquer le chiffre exact du nombre de parrainages qu'elle a recueilli pour l'instant. "Mais la situation en 2012 est plus difficile qu'en 2007 à la même époque", confie t-elle.
Outre les pressions politiques, elle évoque une grève des maires comme raison de sa peine à obtenir le précieux sésame. Elle leur lance donc un appel. "Je comprends leur agacement face à un système dévoyé, dénaturé (..) mais leur grève pénalise en réalité ceux qui sont aussi les victimes comme eux de ce scandale démocratique".
Et la candidate du Front national termine encore plus solennelle : "si je ne pouvais pas concourir à l'élection présidentielle, il est évident que nous ne serions plus en démocratie et le président élu serait parfaitement illégitime".
La déclaration de Marine Le Pen
Habitude
Dès le mois de novembre, la candidate avait lancé un premier avertissement à l'occasion du congrès des maires. Elle avait alors demandé à François Fillon de rétablir l'anonymat des parrainages. Face à son refus, le FN a déposé une demande de QPC (question préalable de constitutionnalité) au Conseil d'Etat. Celle-çi a peu de chances d'aboutir avant mi-février date de l'officialisation de la collecte des 500 parrainages. Pour l'heure ce ne sont que des promesses.
A chaque élection, le parti d'extrême-droite évoque sa difficulté à atteindre le seuil fatidique. C'est une réalité qui lui permet aussi de poser en victime du système.
En marge des voeux, un cadre frontiste raconte qu'en 2002, les proches de Jean-Marie Le Pen avaient du téléphoner au préfêt Marchiani pour obtenir quelques unes des signatures promises à Charles Pasqua qui venait de se retirer de la course.
Louis Aliot, directeur de la campagne, se veut moins inquiet que sa candidate. Il reconnait que des maires disent " que si vous ne les avez pas, on vous les donnera". Mais, il regrette de devoir consacrer une part non négligeable des forces militantes à cette mission.
Mme Le Pen sera l'invitée du journal de France2 ce jeudi soir.
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