Marine Le Pen est allée à la conquête des agriculteurs en se rendant vendredi au salon de l'agriculture, à Paris
La présidente du Front national s'efforce depuis son accession à la tête du parti de rallier l'électorat UMP, au sein duquel elle progresse dans les sondages, a fustigé la Politique agricole commune (PAC).
Traditionnellement, le monde agricole vote pour la droite majoritaire. Mais, en un an, le vote FN a progressé de 6 points chez les agriculteurs.
Cette adhésion est passée de 4,8% en 2009 à 11,4% en 2010, selon une enquête Ifop.
Dès son arrivée porte de Versailles, Marine Le Pen, dont c'était la première visite en qualité de présidente du FN, a affirmé que son parti était le seul susceptible de sauver le monde agricole en crise en raison de son credo anti-européen. "Il faut remplacer la PAC par la PAF, la politique agricole française", a déclaré la numéro un du Front national, accusant la PAC de "contribuer à la baisse du nombre d'exploitations".
Soulignant que la France "verse 19 milliards d'euros à l'Union et qu'il n'en revient que 10 milliards", elle a estimé qu'il fallait récupérer cet argent "pour s'occuper de nos agriculteurs". La dirigeante du FN, qui vit à Saint-Cloud, une banlieue huppée de Paris, et a établi son fief électoral dans le Nord, a affirmé avoir toujours eu la fibre agricole.
Elle a rappelé que son grand-père était marin-pêcheur et qu'elle venait chaque année porte de Versailles depuis l'âge de 8 ans en compagnie de son père Jean-Marie Le Pen, auquel elle a succédé en janvier.
"Je me sens ici chez moi, je n'ai jamais raté un seul salon de l'agriculture", a-t-elle dit aux journalistes. "Il faut commencer par mettre en place une politique agricole française. C'est une absurdité d'avoir réduit l'agriculture de moitié en 20 ans. De toute façon, la PAC va être bientôt l'ombre d'elle-même", a-t-elle dit en évoquant la prochaine réforme de l'Europe verte à partir de 2013, qui devrait voir une distribution plus juste des aides entre les différents types d'agricultures et les Etats. "Il n'y a pas que l'argent, il y a aussi la bureaucratie européenne", a-t-elle ajouté.
Au stand des brasseurs de France, Marine Le Pen a aussi estimé qu'il fallait "s'attaquer sévèrement à la grande distribution", car les marges actuelles sont "insupportables".
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