Marine Le Pen doit-elle esquiver le duel face à Jean-Luc Mélenchon ?
Cette journée du mercredi 28 mars est marquée par l'émergence de Mélenchon dans la campagne. Chaque candidat est contraint de se positionner par rapport à lui. Et notamment Marine Le Pen dont il a fait un cible privilégiée.
Front contre Front, la campagne se résumerait t-elle à un concours de coup de boules ?
Duel secondaire
C'est entendu Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen ne passeront pas leurs vacances ensemble. Mais la candidate du FN ne perd-elle pas des points à cet affrontement direct ? Ne devrait-elle pas au contraire ignorer le candidat du Front de gauche?
Répliquer ou esquiver, Mme Le Pen a hésité au cours de la journée. Ce matin, sur France 2, elle a parlé de l'infâme M. Mélenchon. Mais, cet après-midi sur LCP, elle prend un peu plus de hauteur, trouvant "quand même un peu étrange que Jean-Luc Mélenchon s'attaque en permanence à elle".
" D'un point de vue politique avec un P majuscule, le débat est entre Le Pen et Sarkozy d'un côté, et Mélenchon et Hollande de l'autre. Le Pen contre Mélenchon, c'est pour la galerie", assure Wallerand de Saint-Just, estimant qu'il n'y a pas de vases communicants entre l'électorat lepéniste et celui de Mélenchon qui "s'adresse aux bobos parisiens du XI ème arrondissement".
Riposte graduée
Un point de vue nuancé par un autre membre de l'équipe de campagne de Mme Le Pen. "Il y a un petit transfert de nos électorats", concède t-il.
"Quand il était à 10% dans les sondages, on pouvait l'ignorer. Maintenant qu'il est juste derrière nous, il faut lui taper un petit peu dessus pour qu'il redescende", explique ce responsable FN.
M. de Saint-Just estime néanmoins qu'il ne faut pas négliger M. Mélenchon. "Chez lui, le FN est une obsession. Cela occupe 90% de ses discours. Il faut que Marine lui réponde de temps en temps mais de façon adéquate. Sur le ton et sur le temps consacré", assure le trésorier du Front national.
"Il ne faut pas l'attaquer sur sa personne, mais sur ses rapports avec Hollande", explique le même responsable.
"Il faut dire que Mélenchon rentrera dans le rang alors que Marine Le Pen continuera son opposition à Nicolas Sarkozy", ajoute M. de Saint Just.
Sarkozy, cible principale
Lutter contre Mélenchon sur le terrain de l'anti-sarkozysme. Telle serait la solution retenue. Confirmation, cet après-midi sur LCP où Mme Le Pen estime que "Melenchon joue clairement le jeu du président-candidat puisqu'il lui réserve l'intégralité de ses attaques".
"Marine Le Pen n'est pas présidente de la République jusqu'à nouvel ordre", conclut-elle en mode Alain Delon.
La stratégie principale de la candidate du FN pour ces dernières semaines reste d'évoquer les drames de Toulouse et de Montauban en se plaçant sur le terrain de l'islamisme et de l'immigration. Aujourd'hui, elle accuse l'émir du Qatar de financer le fondamentalisme en France.
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