Mardi, dans un entretien au Parisien, le ministre du Travail évoque notamment des mesures en faveur des femmes
S'il se montre inflexible sur les bornes d'âge, il élude en revanche la question du maintien de la retraite à taux plein à 65 ans pour les mères de trois enfants.
"Ce n'est pas le sujet (...) S'il y a des injustices, il faudra les corriger mais les mesures d'âge de 62 et 67 ans sont essentielles au financement de notre retraite."
" Ces bornes d'âge ne peuvent être modifiées car cela signifierait que nous renonçons à payer les retraites dans les années qui viennent. La première des injustices, ce serait le déséquilibre financier qui mettrait en péril le paiement des retraites? Tous les pays d'Europe ont repoussé l'âge de départ à la retraite" insiste le ministre.
Interrogé sur la possibilité de maintenir une retraite à taux plein pour les femmes ayant élevé trois enfants, M. Woerth "botte en touche". Selon lui, "Les femmes concernées ont généralement arrêté de travailler il y a vingt ans en moyenne, le plus souvent par choix. Elles sont deux fois moins concernées par le minimum vieillesse ce qui veut dire concrètement qu'il ne s'agit pas des femmes aux revenus les plus modestes !", justifie-t-il.
"La plus grosse injustice encore une fois, c'est l'écart de salaire entre les hommes et les femmes" poursuit M. Woerth.
Hauts revenus: "impossible d'aller plus loin"
"La réforme est entièrement financée jusqu'à l'horizon 2018-2020. Elle prévoit 4 milliards d'euros prélevés sur les plus aisés et les entreprises pour abonder le fonds de solidarité vieillesse. C'est considérable." souligne le ministre.
"Il faut arrêter de dire aux Français qu'on peut aller encore plus loin et tout financer par l'impôt. ça, c'est le projet socialiste du bombardement fiscal. Au final, cela donne moins de pouvoir d'achat, plus de chômage, et des classes moyennes qui prennent cela de plein fouet" insiste M. Woerth dans son interview.
Les ouvertures évoquées avant le débat à la Haute Assemblée
"Au Sénat, je souhaiterais que l'on puisse avancer sur trois sujets en particulier. Le président de la République souhaite augmenter le nombre de personnes handicapées pouvant bénéficier d'un régime de départ anticipé à la retraite. Nous allons nous y atteler", poursuit le ministre.
Autres thèmes cités par le ministre du Travail: les chômeurs âgés et l'égalité hommes-femmes face à la retraite". "Sur ces sujets, il y aura des amendements soit du gouvernement, soit de la majorité sénatoriale", indique Eric Woerth.
Les écarts de rémunération sont une donnée clé pour traiter de la disparité des pensions retraites entre hommes et femmes, explique le ministre: "il faudra débattre du sujet avec les sénateurs et voir s'ils souhaitent aller plus loin" que la sanction d'1% de la masse salariale prévue dans l'actuel projet pour les entreprises mauvaises élèves" déclare M. Woerth.
Toujours en poste après le remaniement ?
Interrogé sur l'après-réforme et le remaniement annoncé, M. Woerth dit son envie de rester au gouvernement. "La décision ne m'appartient pas mais je le souhaite. Bien sûr".
Le ministre se dit serein et soutient qu'il n'y a pas "d'affaire Woerth". "On a beau depuis quatre mois salir mon nom et celui de ma famille, j'ai la conscience tranquille." Et la seconde raison qui lui donne une telle confiance n'est autre que "le soutien du président de la République", affirme-t-il.
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