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Manuel Valls annonce un report partiel du compte pénibilité

Alors que les organisations patronales se réunissent ce mardi soir au Medef pour décider d'un éventuel boycott de la conférence sociale, le Premier ministre Manuel Valls annonce dans une interview aux Echos un report partiel de la mise en place du compte pénibilité, très critiqué par le Medef.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Manuel Valls annonce un report partiel du compte pénibilité pour ne pas "cristalliser" la tension. © Francois Lafite/Wostok Press/Maxppp)

"Des avancées à regarder ". Pierre Gattaz a beau cacher sa joie, le sentiment qui domine côté patronal ce mardi est la satisfaction. Manuel Valls vient en effet de leur donner au moins un gage : celui d'être écouté. Dans une interview à paraître mercredi dans le quotidien Les Echos, le Premier ministre leur donne satisfaction sur une partie importante des revendications qu'ils avancent avant même de décider s'ils iront ou non à la conférence sociale avec le gouvernement et les syndicats, les 7 et 8 juillet. Il annonce un report partiel de la mise en place du compte pénibilité, ce système de points dont doit bénéficier chaque salarié exposé à des facteurs de pénibilité répertoriés.

Quatre facteurs sur dix pris en compte en 2015

Il devait être mis en place en 2015. Il ne le sera que partiellement. Matignon précise que seuls quatre facteurs de pénibilité sur les dix répertoriés se verront pris en compte. "L'année 2015 sera une année de montée en charge progressive. (...) L'objectif est d'aboutir à une généralisation en 2016, dans les meilleures conditions ", explique manuel Valls aux Echos. Le patronat, qui justement demande un report de cette mesure en 2016, menaçait de boycotter la conférence sociale. Et il a fait de cette question le point central de son cahier de doléances.

Leçon de choses au patronat

Manuel Valls, qui juge "incompréhensible " ce boycott éventuel, a donc voulu éviter la "focalisation " sur la pénibilité, ne voulant pas que le sujet "cristallise les tensions ". Pour lui, il s'agit d'aller plus loin dans la "simplification et la sécurisation " du dispositif. "De même, nous allons compléter la législation sur le temps partiel, afin d'écarter tout risque juridique quand des contrats de moins de 24 heures par semaine sont établis avec l'accord individuel du salarié ", ajoute-t-il. Au passage, il fait la leçon aux patrons : "on ne peut pas se plaindre du trop d'Etat et déserter le dialogue social. On ne peut pas vouloir être davantage respecté comme partenaires sociaux et ne pas respecter ses propres partenaires ", fait-il remarquer. Quoiqu'il en soit, les négociations ont bien commencé, avant même que tous les partenaires ne soient autour de la table.

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