Mais que feront les candidats éliminés de l'élection présidentielle ?
Nicolas Sarkozy arrêtera la politique s'il est défait à l'élection présidentielle tandis que Philippe Poutou retournera à l'usine. Et que feront les autres candidats ? Leur avenir se situe entre élections législatives et incertitude professionnelle.
C'est la question à la mode depuis l'aveu de Nicolas Sarkozy. Jeudi 8 mars, le président sortant, candidat de l'UMP, annonçait sans détour qu'il quitterait définitivement la vie politique s'il est défait le 22 avril ou le 6 mai prochain.
Interrogé à ce sujet sur France Info, Philippe Poutou, l'ouvrier-candidat du NPA a vu vendredi un côté "mauvais joueur" dans l'annonce du président de la République. "Moi, si je perds les élections, je reviens dans mon usine et je continuerai la politique en tant que militant au quotidien", a dit l'ouvrier de l'usine Ford de Blanquefort (Gironde).
Mais qu'en est-il des autres candidats ?
François Hollande : une circonscription réservée
Contrairement à Nicolas Sarkozy, le favori des sondages, François Hollande ne devrait pas quitter l'arène politique en cas de défaite présidentielle. Si rien n'est officiel encore, il pourrait se consoler en briguant sa propre succession à l'Assemblée nationale.
Ainsi, comme le révèle la liste des investitures du Parti socialiste pour les élections législatives des 10 et 17 juin, la circonscription du candidat à la présidentielle, la 1ere de Corrèze, a été gelée. Au cas où.
Marine Le Pen : cap vers le Nord
Si elle est battue à l'élection présidentielle - si elle obtient ses 500 signatures -, Marine Le Pen continuera tout d'abord à présider le Front national. Parti à la tête duquel elle a été élue en janvier 2011.
Ensuite, elle devrait, à la suite à ses bons scores aux élections régionales de 2010, se présenter aux législatives dans le Pas-de-Calais, "dans (sa) circonscription", la 11e du département où elle avait échoué au second tour en 2007. Steeve Briois, secrétaire général du FN, devrait être son suppléant.
France 3, le 13 novembre 2011
François Bayrou : l'UMP l'épargne
Il s'imagine au second tour de l'élection présidentielle et croit en son destin. Mais au cas où François Bayrou échoue, il devrait, à l'instar de plusieurs de ses concurrents, se rattraper aux élections législatives.
Elu des Pyrénées-Atlantiques depuis 1986, le candidat du Modem bénéficiera, s'il brigue sa succession, de l'indulgence de l'UMP. Lors de son Conseil national chargé d'entériner les investitures, le parti de Nicolas Sarkozy a en effet épargné le centriste, n'investissant personne face à lui.
Il sera vraisemblablement opposé à Frédéric Nihous, ex-candidat à l'élection présidentielle qui a jeté l'éponge et rallié Nicolas Sarkozy.
Jean-Luc Mélenchon : Strasbourg ou Paris ?
Même s'il monte dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon pense à son après-présidentielle. S'il assure qu'il ne participerait pas à un gouvernement socialiste mené par François Hollande, Jean-Luc Mélenchon devrait peser dans la politique nationale en cas de victoire de la gauche. Au moins en tant que président du Parti de gauche.
Député européen, le candidat du Front de gauche pourrait avoir des envies de revenir à Paris. Au Palais Bourbon précisément. Un cadre du Front de gauche assurait au Monde en octobre 2011 que l'ancien sénateur socialiste aimerait se présenter aux législatives. A Paris, dans la 6e circonscription. Ce que le tribun avait démenti. "Une pure invention", disait-il. Et d'ajouter qu'il serait "à Strasbourg jusqu'en 2014".
Eva Joly : retraite politique ?
Distancée dans les sondages qui, jour après jour, ne lui sont pas favorables, Eva Joly s'interroge sur son avenir politique.
Pour celle qui avait pris ses distances avec l'accord entre le PS et EELV, un score inférieur à 5% mettrait, selon plusieurs voix écologistes, le mouvement dans une situation précaire. Notamment face au Parti socialiste et aux dissidences annoncées.
Si l'ancienne magistrate devait finir à moins de 5%, "ce serait un échec", confiait un responsable d'EELV. Difficile alors pour Eva Joly de poursuivre une carrière politique. L'incertitude règne.
Dominique de Villepin : l'inconnu
Candidat à la présidentielle à la surprise d'un grand nombre d'observateurs, Dominique de Villepin n'est pas encore assuré d'avoir les parrainages nécessaires pour être effectivement candidat.
Avant d'annoncer en décembre 2011 qu'il se lançait dans la bataille, l'ancien Premier ministre avait été approché par l'UMP afin qu'il renonce. En échange ? Une circonscription pour les prochaines législatives.
Depuis cette rumeur, les spéculations sur son point de chute se sont multipliées. La plus persistante l'envoyait dans la circonscription des Français d'Amérique du Nord, initialement réservée à Christine Lagarde avant qu'elle ne devienne directrice générale du FMI.
Nathalie Arthaud : retour au lycée
La candidate de Lutte ouvrière n'a que peu de chance d'accéder à l'Elysée en mai. Elle le sait et s'apprête à retourner enseigner l'éco-gestion au lycée Le Corbusier d'Aubervilliers.
Mais la porte-parole de LO poursuivra son combat politique et tentera de surfer sur la vague de notoriété qu'apporte la campagne présidentielle. La trotskyste devrait ainsi être candidate "chez elle", pour les législatives à Aubervilliers en juin.
Nicolas Dupont-Aignan : toujours non-inscrit ?
Le candidat souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, éloigné de l'UMP depuis 2007, devrait de nouveau briguer la députation. Député non-inscrit de l'Essonne depuis 1997, l'ancien chef de cabinet de François Bayrou au ministère de l'éducation nationale n'aura, a priori, pas d'adversaire UMP dans son fief.
Corinne Lepage : commission Envi
Candidate écologiste à l'élection présidentielle, qu'Eva Joly a dit "emmerder" http://www.francetv.fr/2012/joly-a-lepage-je-lemmerde-101735, Corinne Lepage continuera son mandat de députée européenne, entamée depuis 2009.
Au Parlement européen, la présidente de Cap 21 poursuivra sa mission comme vice-présidente de la commission Envi (Environnement, santé publique et sécurité alimentaire). Elle préside également l'intergroupe "mer et zones côtières".
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