Loi sur le renseignement : Cazeneuve s'explique sur sa critique de la presse
Au cours des débats, le ministre de l'Intérieur avait indiqué ne pas croire, "par principe", "ce qu'il y a dans les journaux". Il répond aux critiques.
Le ministre de l'Intérieur a tenu à répondre en personne aux critiques. Dans une tribune publiée, dimanche 19 avril, sur Rue89, Bernard Cazeneuve s'explique sur sa phrase polémique de mercredi. Dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, en plein débat sur la loi sur le renseignement, le ministre avait lâché : "Ce qu'il y a dans les articles de presse, par principe, je ne le crois pas."
Bernard Cazeneuve revient donc sur cette déclaration un brin complotiste qui répondait à une question d'une députée apparentée écologiste lui conseillant la lecture d'un article de Rue89. En préambule, il indique être la cible d'un "double procès" sur la loi sur le renseignement, à savoir sur la vie privée et la presse.
Cazeneuve défend un "regard critique" sur la presse
"Je voudrais d'abord rappeler que la liberté d'expression, et donc la liberté de critiquer, est sacrée", souligne le ministre qui rappelle avoir "à maintes reprises exprimé mon attachement au rôle déterminant de la presse dans l'espace de confrontation démocratique".
"Mais le respect de la presse n'exclut pas non plus qu’on puisse poser sur ce qu'elle énonce un regard critique", renchérit-il.
Donc oui, par principe je ne crois pas ce que la presse écrit, de même qu’elle a raison de ne pas croire a priori ce que disent les ministres, car tout propos doit pourvoir être vérifié et faire l’objet d’un regard critique
Pas de demande pour expurger la phrase du compte-rendu
Le ministre explique avoir été gêné que la députée Isabelle Attard se réfère davantage à un article sur le projet de loi plutôt qu'au texte lui-même. Plus que la presse, il explique avoir remis en cause "le fait qu’on puisse faire fi du texte en débat" et que l'on considère que la presse dit "toujours et systématiquement, sans qu’il ne soit jamais utile de procéder à la moindre vérification" la vérité.
Enfin, Bernard Cazeneuve, qui "assume totalement" ses déclarations, dément avoir demandé une quelconque modification du compte-rendu officiel des débats. En effet, la phrase en question n'apparaissait pas dans le résumé final. Selon lui, cela "relève pour le coup d’un réflexe plutôt complotiste".
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