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Libye : l'Assemblée autorise la poursuite des opérations militaires

L'Assemblée nationale a voté en faveur de la poursuite des opérations militaires françaises en Libye. Au-delà de quatre mois d'engagement militaire, le Parlement doit donner son accord. François Fillon assure que le colonel Kadhafi est "prêt à partir". Mais Tripoli a réagi en "regrettant" ce vote.
Article rédigé par franceinfo
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Les positions des uns et des autres étaient déjà connues. Seuls les communistes avaient annoncé en bloc qu'ils s'opposeraient à la prolongation de l'intervention militaire française en Libye au-delà de quatre mois.
Le résultat est donc à la mesure du soutien massif des députés aux opérations militaires : 482 voix pour, 27 contre. Des écologistes et des députés indépendants se sont également opposés.
Les socialistes, quant à eux, ont soutenu l'opération, mais demandent au gouvernement de revenir devant le Parlement en septembre si elle n'est pas terminée. Le Sénat doit voter à son tour.

“La cause est juste”, a plaidé le Premier ministre François Fillon. Il a confirmé les propos d'Alain Juppé, qui affirmait sur France Info que le colonel Kadhafi était prêt à partir : “Kadhafi est acculé. Il se dit
lui-même “dos au mur””, assure François Fillon. Mais il précise que “le point de rupture n'a pas encore été atteint”. Il a égrené les pertes infligées par les attaques de la coalition : 2.500 objectifs touchés, parmi lesquels 850 sites logistiques, 160 centres de commandement, 450 chars, 220 véhicules et 140 pièces d'artillerie.

François Fillon a tout de même admis que le contexte des révolutions arabes a pesé sur la décision française d'intervenir. Sans cela, la France ne se serait peut-être pas engagée dans la voie militaire, a-t-il expliqué.

Pourtant, le colonel Kadhafi est toujours là. Le soulèvement attendu n'a pas eu lieu, et les critiques de l'intervention dénoncent cette guerre qui devait être “éclair”, et qui tient finalement plus de l'usure. D'autres critiques portent sur les dommages collatéraux des opérations militaires, notamment les victimes civiles et les buts de guerre.
_ François Fillon affirme que la France “s'en tient au mandat défini par le Conseil de sécurité des Nations unies. Celui-ci n'est pas d'éliminer le colonel Kadhafi”. Il détaille les conditions d'un cessez-le-feu : retour des forces de Kadhafi dans leurs casernes, fin des actions contre les populations civiles, libre accès de l'aide humanitaire, retrait de Mouammar Kadhafi de la vie politique.

Tripoli a officiellement “regretté” le vote de l'Assemblée nationale et répété que “le gouvernement libyen n'a jamais commis de crimes contre les civils”.

Grégoire Lecalot, avec agences

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