Les vacances mal assumées des ministres

A Hawaï, Barack Obama ne craint pas de consacrer sa première journée de vacances au golf, sous les objectifs de la presse. Bien des ministres français peuvent envier cette décontraction, eux qui doivent presque se cacher pour partir en congés, de peur de passer pour des nantis privilégiés. Du moins si leurs projets de vacances les amènent à passer une frontière, et pire encore, à traverser une mer. Voir un ministre s'envoler vers le soleil quand des milliers de passagers doivent dormir dans les aéroports, faute de voir décoller leurs avions, voilà qui ferait désordre.

Seules les vacances de François Fillon sont connues. Après un noël dans la Sarthe, le Premier ministre partira pour l'Egypte. D'ici là, Roissy aura peut-être retrouvé du dégivrant aéronautique pour débloquer le trafic. D'autres ministres devraient quitter la France, mais refusent de le dire et laissent planer le doute. Seule certitude, tout le monde part “avec ses dossiers”.

Les seuls qui acceptent de parler de leurs congés. Et qui sont même plutôt contents de le faire, sont ceux qui restent en France. Ainsi, Xavier Bertrand part-il pour... la Picardie. Michel Mercier, le ministre de la justice sera en famille près de Lyon. Christine Lagarde sera comme d'habitude dans le Midi, Bruno Le Maire ira dans le Pays basque.

Il y a aussi les “collés”, comme Alain Juppé, qui sera de service pour noël et le nouvel an. Pour le premier, il sera en Afghanistan, pour le second, il se rendra au Brésil pour l'investiture de Dilma Roussef. La France n'a pas totalement renoncé à l'espoir de voir le grand pays sud-américain acheter quelques Rafales.
Brice Hortefeux, lui, prendra deux jours ce week-end, puis passera le nouvel an avec ses policiers.
Quant à Michèle Alliot-Marie, ses congés sont suspendus à la situation en Côte d'Ivoire.

La plupart des ministres se conforment donc aux instructions du chef de l'Etat, à savoir, ne pas s'éloigner et être toujours prêt à revenir. Nicolas Sarkozy qui, lui, s'accordera quelques jours au Maroc, avant de revenir pour les traditionnels vœux de l'Elysée.

Grégoire Lecalot