Que disaient les sondages un mois avant la primaire socialiste de 2011 ?
François Hollande et Martine Aubry, les deux adversaires du deuxième tour, étaient déjà favoris en septembre 2011. Mais les sondages n'avaient pas vu la percée d'Arnaud Montebourg, ni la dégringolade de Ségolène Royal.
Dans un mois, il n'en restera plus que deux. Le 20 novembre, le premier tour de la primaire à droite désignera les deux finalistes qui s'affronteront une semaine plus tard, pour avoir le droit de représenter la droite à l'élection présidentielle. A trente jours du scrutin, selon les sondages, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy sont les mieux placés pour accéder au second tour. François Fillon et Bruno Le Maire se disputent le rôle de troisième homme, tandis que les trois autres candidats sont réduits à des rôles de figurants.
Cette photographie de l'opinion donnée par les sondages permet-elle d'appréhender le résultat final ? En un mois, des événements sont-ils susceptibles de bousculer la situation ? Franceinfo est allé voir ce que disaient les sondages un mois avant la primaire socialiste de 2011, deux mois avant le résultat final.
Les sondages n'ont pas vu venir la percée de Montebourg
Nous avons pris en compte quatre sondages publiés environ un mois avant le premier tour, organisé le 9 octobre 2011. Deux d'entre eux (enquêtes OpinionWay du 1er septembre et BVA du 15 septembre) ont été réalisés avant le premier des trois débats entre les six prétendants. Les deux autres (BVA et CSA du 20 septembre) ont été réalisés après cette confrontation télévisée. Les intentions de vote ci-dessous ont été établies à partir des personnes se disant certaines d'aller voter, sauf pour le sondage CSA, dont les résultats concernent les personnes ayant déclaré "aller certainement ou probablement" voter.
Que conclure à la vue de ces quatre sondages ? Un mois avant le scrutin, François Hollande était donné à des niveaux légèrement plus élevés que son résultat, tandis que Martine Aubry était créditée de scores proches de celui qu'elle obtiendra effectivement le 9 octobre. En revanche, aucun sondage n'a vu venir le croisement des courbes d'Arnaud Montebourg, arrivé troisième avec 17,19% des voix, et de Ségolène Royal, éjectée du podium avec un tout petit 6,95%.
Puisqu'il s'agit d'expériences inédites, la primaire socialiste en 2011 comme la primaire à droite en 2016 posent une difficulté majeure aux sondeurs : déterminer la composition du corps électoral qui se rendra effectivement aux urnes. En 2011, dans les quatre sondages cités, 14% à 18% des sondés affirmaient être "certains d'aller voter". Des pourcentages qui représentent 6 à 8 millions d'électeurs. Or, seuls 2,7 millions d'électeurs ont réellement participé au premier tour de la primaire socialiste.
Le taux de participation, inconnue du scrutin
"Empiriquement, nous pensons que dans le cas de la primaire à droite, cette année, seules 50% à 70% des personnes se disant certaines d'aller voter le feront réellement, explique à franceinfo le directeur général d'Odoxa, Gaël Sliman. Si 13% des personnes interrogées se disent certaines d'aller voter, on peut penser que la participation s'établira entre 3 et 4 millions de votants."
Le niveau de participation à un tel scrutin est loin d'être anecdotique : au premier tour, une faible participation pourrait avantager Nicolas Sarkozy, qui jouit d'une forte popularité au sein du noyau dur des sympathisants du pari Les Républicains, tandis qu'une large mobilisation favoriserait Alain Juppé, un candidat susceptible de ratisser au-delà de la droite traditionnelle, au centre voire à gauche.
L'ordre établi par les sondages actuels (Alain Juppé loin devant Nicolas Sarkozy, lui-même loin devant les autres candidats) peut-il encore évoluer ? "Rappelons qu'à un mois du scrutin, alors qu'il y a encore des débats à venir, un sondage ne peut être considéré comme un pronostic", prévient Gaël Sliman.
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