Quand Kärcher écrit aux candidats à la présidentielle pour "protéger sa marque"
La filiale française de l'entreprise allemande a envoyé un courrier à vingt candidats de tous bords pour leur demander de ne pas détourner le nom de sa marque.
Kärcher en a marre de voir son nom associé au débat politique. Il y a quelques jours, la filiale française de l'entreprise allemande a décidé d'adresser à plusieurs candidats à la présidentielle un courrier à en-tête, pour leur demander de ne plus utiliser le mot "Kärcher" autrement que pour parler des produits de la marque. Un courrier révélé sur Twitter, lundi 17 octobre, par Gilles Boyer, le conseiller politique d'Alain Juppé, qui pensait que la missive s'adressait plutôt à Nicolas Sarkozy et son fameux Kärcher qu'il voulait utiliser pour "nettoyer" les banlieues en 2005.
Bonjour @Kaercher_PR je comprends votre préoccupation mais je crois qu'il y a une erreur d'adressage :) pic.twitter.com/ry9JYnOiRV
— Gilles Boyer (@GillesBoyer) 17 octobre 2016
Selon nos informations, le courrier a en réalité été envoyé à vingt candidats déjà officiellement lancés dans la course à la présidentielle. Comme en 2007 et en 2012, l'entreprise se plaint en effet de voir des élus utiliser à des fins politiques le mot "Kärcher" et de nombreux dérivés ("kärcherisé", "kärcherisation", etc.) : "Ces utilisations dénaturent notre marque et portent fortement atteinte à son image et à celle de son entreprise", déplore la société dans son courrier.
Tous les candidats mis en garde
Interrogée par franceinfo, la société Kärcher explique avoir envoyé ce courrier dès le 20 septembre à Bruno Le Maire, pour se plaindre à l'utilisation de la marque dans un discours prononcé à Sète, dans l'Hérault : "Je vois bien le duel annoncé à l’avance entre, d’un côté les paroles toujours plus dures, violentes, le retour du Kärcher et des propositions brutales, et de l’autre l’immobilité heureuse", avait lancé celui qui souhaite incarner le renouveau.
L'entreprise a par la suite choisi d'envoyer "de manière préventive" un courrier à dix-neuf autres candidats à la présidentielle, pour leur demander de surveiller leur langage. "Il s'agit de protéger la marque", explique l'entreprise. Les candidats des différentes primaires ont tous été mis en garde, tout comme Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Jacques Cheminade et Philippe Poutou.
L'avertissement n'a visiblement pas été pris en compte par Nicolas Sarkozy. Sur France Inter mardi matin, l'ancien président a en effet rappelé qu'"en 2007, le débat portait sur le Kärcher et la racaille". Interrogée par Le Figaro, son entourage a assuré ne pas être au courant de la demande de la marque allemande.
"En 2007, le débat portait sur le Kärcher et la racaille", rappelle d'ailleurs ce matin @NicolasSarkozy (France Inter) https://t.co/PcaADVhUuJ
— Arthur Berdah (@arthurberdah) 18 octobre 2016
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