Primaires de la droite : oĂą en sont les candidats dans leur quĂŞte de parrainages ?
A trois semaines de la clôture du dépôt des candidatures, ceux qui veulent représenter la droite à la présidentielle doivent avoir le soutien d'un certain nombre d'élus et de militants. Une formalité pour les uns, un calvaire pour les autres.
L'échéance approche alors que plusieurs représentants du parti Les Républicains (LR) essaiment sur les plages de France, comme Bruno Le Maire, mardi 16 août, à Mimizan (Landes). Et le stress commence à monter sérieusement pour certains. Les candidats LR à la primaire de la droite ne disposent plus que de trois semaines pour déposer un dossier complet à la Haute autorité pour tenter de représenter la droite lors de l’élection présidentielle de 2017.
Si les critères sont une formalité pour certains, d’autres ont totalement perdu espoir dans la course aux parrainages. Pour pouvoir se présenter, les candidats LR doivent, en effet, témoigner du soutien de 2 500 militants, de 250 élus venant d’au moins 30 départements différents dont 20 parlementaires (députés et sénateurs). Francetv info vous propose un panorama de ceux qui sont quasi certains d’y participer et ceux que vous ne verrez probablement plus d’ici quelques jours.
Les "faciles" : Fillon, Juppé, Le Maire, Poisson (et Sarkozy)
Son nom ne vous dit peut-être rien, mais il est le seul à être sûr de participer à la primaire. Jean-Frédéric Poisson est exonéré des critères de parrainages car il n’est pas membre du parti Les Républicains. En tant que président du Parti chrétien-démocrate, le député des Yvelines est d’ores et déjà qualifié et n’a pas à se livrer à la chasse aux soutiens, contrairement à ses futurs adversaires.
La quête de parrainages ne donne néanmoins pas des sueurs froides à tous les candidats LR. Les critères sont loin d’être insurmontables pour les ténors du parti comme les anciens Premiers ministres Alain Juppé et François Fillon. Ce dernier, par exemple, a publié dès avril une liste de 72 parlementaires prêts à le soutenir. Soit beaucoup plus que les 20 requis. L'équipe du député de l’Eure Bruno Le Maire, arrivé deuxième à l’élection pour la présidence de l’UMP (devenu Les Républicains peu après), assure à francetv info bénéficier du soutien de plus de 3 000 militants et de 423 élus, obtenu grâce aux contacts recueillis lors de ses déplacements depuis plusieurs années.
Enfin, Nicolas Sarkozy, qui n’est toujours pas officiellement candidat, mais dont les ambitions ne font plus aucun doute, ne devrait pas trop se fatiguer non plus pour obtenir le soutien des élus et des militants, fort de son statut de chef de parti et d’ancien président de la République.
Les "possibles" : CopĂ©, Mariton, Morano et Kosciusko-MorizetÂ
Parmi les quatre outsiders, Jean-François Copé et Nathalie Kosciusko-Morizet sont en ballotage favorable. Le député-maire de Meaux (Seine-et-Marne) dispose d’un atout de poids : il a été à la tête de l’UMP entre 2012 et 2014. Un poste qui l'a mis en relation avec les élus du parti et le réseau de militants. Dès mars, il annonçait d'ailleurs avoir en poche un nombre de parlementaires suffisant.
Ce qui inquiète Nathalie Kosciusko-Morizet, c'est le soutien des militants. La députée de l’Essonne s’est vigoureusement plainte du critère des 2 500 engagements au sein de la base qui la freine sur le chemin de la primaire. Début août, elle revendiquait "deux tiers des parrainages" exigés par la Haute autorité. Depuis, elle a reçu le soutien très remarqué d’Alain Juppé. Ce qui devrait lui donner un sacré coup de pouce pour figurer sur la ligne de départ du premier tour, le 20 novembre.
Eux n’ont pas les mêmes acquis que Jean-François Copé et NKM, mais y croient dur comme fer. Nadine Morano et Hervé Mariton se débattent pour ne pas rendre les armes dès septembre. La députée européenne, dont le discours anti-islam a trouvé un grand écho après les attentats de Nice et de Saint-Etienne-du-Rouvray, assurait avoir recueilli "un peu plus" de parrainages que NKM début août. Hervé Mariton, qui a "bon espoir" de s’aligner en septembre, reconnaît cependant que la tâche est difficile. Le député de la Drôme s’est permis une petite pique à l’égard de l’ancienne candidate à la mairie de Paris au micro de France info en lançant : "Moi, je ne pleure pas."
Les "laborieux" : Didier, Guaino, Hammou, Lefebvre et Myard
Ils devront sans doute observer les primaires en coulisses ou en tribunes. Avec des conditions aussi contraignantes, les "petits candidats" avaient peu de chances d’être présents dans la course des primaires. Même si Geoffroy Didier affirmait, début août, avoir le soutien de 14 parlementaires, 180 élus et "environ" 2 000 militants, son manque de notoriété et d’expérience à des fonctions électives lui donnait peu de chances.
Du côté de Jacques Myard, qui revendique le soutien de "quelques copains" et de "quatre ou cinq parlementaires", il n’y a "aucun regret". "Si c’était à refaire, je le referais", affirme le député des Yvelines, contacté par francetv info. Il ne croit pas du tout en ses chances de pouvoir concourir, mais apparaît satisfait. "J’ai pu profiter du pré-débat pour faire entendre mes idées et je suis intimement convaincu qu’elles seront reprises", glisse-t-il.
Les candidatures des personnalités en marge de la ligne directrice du parti semblent, elles aussi, vouées à l’échec. Frédéric Lefebvre, qui n’a pas peur de soutenir certaines décisions du gouvernement socialiste, ne souhaite pas communiquer sur ses soutiens. Henri Guaino se présente comme le représentant du gaullisme, une famille qui "manque sur l'échiquier politique". Il a déjà indiqué qu’il se présenterait à l’élection présidentielle quels que soient ses résultats à la primaire. Enfin, le moins connu et seul candidat sans fonction élective, Hassen Hammou, n’a jamais paru en mesure de pouvoir peser dans cette primaire.
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