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Primaire de la droite : Sarkozy à peine déclaré, voici à quoi pourrait ressembler son programme

L'ancien chef de l'Etat a déclaré sa candidature à la présidentielle dans un livre à paraître mercredi. Pour déterminer sur quels thèmes il pourrait faire campagne, nous avons passé au crible les principales mesures qu'il a avancées ces derniers mois.

Article rédigé par Clément Parrot
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
L'ancien président de la République et candidat à la primaire de la droite, Nicolas Sarkoey, le 2 juillet 2016, lors d'un Conseil national des Républicains, à Paris. (PATRICK KOVARIK / AFP)

Nicolas Sarkozy a mis fin au suspense auquel plus personne ne croyait : il sera bien candidat à la primaire de la droite, qui vise à désigner le candidat de l'opposition de droite à la présidentielle, les 20 et 27 novembre. En tant que président du parti Les Républicains, l'ancien chef de l'Etat a largement préparé le terrain en égrenant au fil des mois ses propositions de réformes, notamment grâce aux conventions thématiques organisées rue de Vaugirard, au siège du parti. Elles ont d'ailleurs donné lieu à un projet des Républicains pour 2017, largement influencé par l'ancien chef de l'Etat.

Francetv info a épluché les discours et les interviews du chef de l'opposition pour construire ce qui pourrait ressembler au futur programme du candidat Sarkozy. Il en ressort 60 propositions listées dans le tableau ci-dessous, comme un écho au programme de son adversaire François Hollande en 2012. Le programme ne se veut pas exhaustif, mais reflète les thèmes avancés le plus souvent par le président des Républicains. 

Entre promesses recyclées, retours en arrière et nouvelles idées, francetv info a passé à la loupe le futur programme de Nicolas Sarkozy pour 2017.

Le recyclage des anciennes idées

Parmi les 60 mesures du tableau, une douzaine étaient déjà présentes en 2012, dans les 32 propositions de Nicolas Sarkozy pour "une France forte". L'ancien président a parfois légèrement modifié le détail de ces mesures, mais l'esprit reste le même. Ainsi, Nicolas Sarkozy souhaite toujours donner aux entreprises la possibilité de négocier le temps de travail des salariés pour se montrer plus souple vis-à-vis des 35 heures.

Il propose de nouveau de conditionner les allocations à des heures de travaux d'intérêt général. Il souhaite toujours renforcer les contrôles aux frontières et durcir les conditions du regroupement familial (une mesure également présente dans son programme de 2007). Il n'a pas non plus changé d'avis sur la construction de quelque 20 000 nouvelles places de prison, sur l'augmentation du temps de présence des enseignants au collège ou sur la réduction du nombre de parlementaires.

Le retour de balancier

Un certain nombre des propositions de Nicolas Sarkozy visent à rétablir des dispositifs mis en place par ses gouvernements avant 2012 et à annuler plusieurs mesures du quinquennat Hollande. L'ancien président veut abroger la réforme du collège portée par Najat Vallaud-Belkacem, supprimer le compte pénibilité de la dernière réforme des retraites, revenir sur la mise sous condition de ressources des allocations familiales, diminuer massivement les impôts ou encore annuler la généralisation du tiers payant.

Esprit de revanche ? Quand François Hollande est arrivé à l'Elysée, il a lui-même supprimé un certain nombre de mesures héritées de l'ère sarkozyste. Nicolas Sarkozy souhaite rétablir certaines dispositions comme les peines planchers en matière pénale, la mise en place des conseillers territoriaux ou la RGPP (révision générale des politiques publiques) qui prévoyait le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.

Les nouveautés

Les 60 propositions de Nicolas Sarkozy agrégées par francetv info font également apparaître de nouvelles idées, comme la dégressivité des allocations chômage, un nouveau pas vers davantage d'autonomie pour les universités, une modification du droit du sol ou encore la création d'une allocation sociale unique.

La majorité des nouvelles propositions concerne la sécurité et la lutte contre le terrorisme. L'ancien chef de l'Etat est notamment favorable à la rétention administrative pour les individus fichés les plus dangereux. Il souhaite également le placement en détention provisoire des personnes sous contrôle judiciaire pour des faits de terrorisme et l'assignation à résidence de toute personne suspectée de connexions directes ou indirectes avec des activités terroristes. Des propositions dictées en partie par l'actualité et la multiplication des attentats en France. "Mais dans la perspective de sa candidature, cela ne pourra pas être le seul sujet, il ne peut pas se limiter à ce seul thème", prévient un proche conseiller de Nicolas Sarkozy interrogé par francetv info.

L'ancien président pourrait axer sa campagne autour de trois axes majeurs, "la fiscalité, la sécurité et l'emploi", comme le confie à francetv info le maire de Châteauroux, Gil Avérous, soutien de Nicolas Sarkozy. L'ancien président pourrait aussi chercher à contrer ses principaux opposants à la primaire, Alain Juppé et François Fillon, en proposant un programme un peu moins libéral, tout en se montrant très ferme sur le thème de la sécurité.

Dans le camp sarkozyste, on espère que cette stratégie lui permettra d'emporter la primaire de novembre. "Les thématiques de l'immigration, du terrorisme, de l'identité et de la sécurité ont monté en puissance, particulièrement chez les électeurs de droite", explique à francetv info Brice Teinturier, directeur général délégué de l'institut de sondages Ipsos. "Sur le plan économique, sa conviction reste que les Français ne sont pas très libéraux, ajoute Brice Teinturier, il sait que des mesures comme la retraite à 65 ans, proposée par Juppé et Fillon, pourront provoquer des à-coups dans l'ensemble de la population française, du coup en étant plus modéré, Nicolas Sarkozy se projette déjà sur 2017."

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