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Primaire à droite : pourquoi Nicolas Sarkozy sort la carte des référendums

L'ancien président de la République a proposé  deux référendums, sur l'immigration et la sécurité, lors d'une interview sur France 2.

Article rédigé par Clément Parrot
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'ancien président Nicolas Sarkozy lors d'un meeting à Montauban, le 5 octobre 2016. (CITIZENSIDE / PATRICK BATARD / AFP)

La campagne de Nicolas Sarkozy pour la primaire à droite semble traverser un trou d'air. Pour se donner un second souffle à six semaines du premier tour, l'ancien chef de l'Etat a proposé deux nouveaux référendums, un premier sur l'immigration et un second sur la sécurité, vendredi 7 octobre, lors d'une interview sur France 2. Il avait déjà annoncé des consultations sur le cumul des mandats et la réduction du nombre de parlementaires.

Invité du journal de 20 heures, le candidat a annoncé qu'en cas d'élection en 2017, il aurait "recours au peuple" sur deux questions lors du second tour des élections législatives : l'une sur "la suspension de l'automaticité du regroupement familial", l'autre sur l'internement administratif des fichés S "les plus dangereux". Franceinfo vous explique ce qui pousse Nicolas Sarkozy a faire ces promesses.

Pour se démarquer d'Alain Juppé

Au regard des mauvais sondages de ces derniers jours, Nicolas Sarkozy a besoin de frapper fort pour ne pas se laisser distancer par Alain Juppé dans la course à la primaire. L'idée du référendum lui permet de se démarquer du maire de Bordeaux qui semble plus réservé vis-à-vis de cette pratique. Alain Juppé s'était par exemple opposé à un référendum sur l'Europe organisé en France après le vote des Britanniques sur le Brexit, à l'inverse de Nicolas Sarkozy.

Pour faire plaisir aux Français

L'arme référendaire permet surtout à Nicolas Sarkozy de répondre favorablement à une demande de la population française. Interrogés fin juin sur la pertinence d'un référendum pour faire adopter une réforme, plus de huit Français sur dix (84%) estimaient qu'il s'agissait là d'une bonne méthode pour faire adopter une réforme.

Sur France 2, Nicolas Sarkozy a d'ailleurs insisté sur l'aspect démocratique de sa mesure. Proposer ces deux référendums, c'est "faire le choix de la démocratie", a affirmé l'ancien président, après avoir évoqué l'"immense angoisse" des Français face aux problèmes "de l'emploi, de la sécurité et de l'islam politique". Il avait déjà promis lors de sa campagne de 2012 de recourir au référendum, sur le droit des étrangers et sur ceux des chômeurs.

Pour séduire la droite de la droite

Nicolas Sarkozy n'est pas le seul à proposer des référendums à droite (François Fillon a par exemple proposé pas moins de cinq référendums), mais le candidat à l'investitute du parti Les Républicains se démarque surtout par les thématiques choisies : la sécurité et l'immigration.

En s'attaquant au regroupement familial et à la présomption d'innocence pour les fichés S, Nicolas Sarkozy cible l'électorat à droite de la droite. L'ancien chef de l'Etat sait que la grande majorité des sympathisants de son camp est très favorable aux mesures proposées. Selon un sondage YouGov (PDF) d'août dernier pour Le HuffPost et i-Télé, 76% des Français se montrent favorables à l'idée de placer en centre de rétention ces personnes fichées S (90% chez les partisans des Républicains et 89% chez ceux du Front national).

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