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Débat des candidats de la droite : Les Républicains encore "hantés par la primaire de 2016", d'après le politologue Pascal Perrineau

Les quatre débats prévus pour départager les candidats peuvent être une occasion pour la droite et le centre de faire connaître leurs propositions, estime l'universitaire.

Article rédigé par franceinfo
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Pascal Perrineau, politologue et professeur émérite des universités à Sciences Po, le 18 janvier 2019. (BERTRAND GUAY / AFP)

Alors que les candidats à l’investiture LR participent à leur premier débat lundi 8 novembre, le spectre des divisions inquiète Les Républicains, encore "hantés par la primaire de 2016", explique le politologue et professeur émérite des universités à Sciences Po Pascal Perrineau sur franceinfo. Pour autant, ces quatre débats pourraient être l’occasion "que la droite et le centre fassent connaître leurs propositions" et que "certains candidats qui sont relativement moins bien connus que d'autres" acquièrent une plus grande notoriété.

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franceinfo : Avec cette série de débats, la droite et le centre ne craignent-ils pas de se diviser ?

Pascal Perrineau : Les primaires ne sont pas forcément un véritable combat de boxe. Dans des primaires précédentes, que ce soit les primaires socialistes qui avaient vu la victoire de François Hollande et même dans les primaires de 2016, il y avait eu des affrontements surtout au second tour. On l'avait vu avec la primaire qui avait opposé François Fillon à Alain Juppé. Peu à peu, ce second tour avait créé en effet des affrontements tout au long de la campagne. Mais Les Républicains sont hantés par cette primaire de 2016 qu'ils estiment ratée, alors que ça n'est pas la primaire qui a provoqué l'échec de Fillon mais les affaires. Ils ont également peur de cette série de quatre débats. On a le temps de déraper au cours de quatre débats, alors qu'au début, c'était plutôt l'idée de deux débats uniquement.

Est-ce que ces débats sont l’occasion pour la droite et le centre d’enfin se démarquer et se faire entendre ?

Il est vrai qu'il faut que la droite et le centre fassent connaître leurs propositions parce qu'aujourd'hui, ce n’est pas évident. Il y a un tel vacarme avec la candidature d'Éric Zemmour et d'autre part, un président qui s'est porté sur l'électorat de droite au fur et à mesure des années du quinquennat. Et donc, il faut que ces cinq candidats et candidates de droite fassent exister un véritable espace de droite avec des propositions économiques, sociales, et montrent aussi qu'il y a peut-être derrière le ou la candidate qui sera choisie entre le 1er et le 4 décembre une équipe pour gouverner. Il y aura certainement un aspect plus collectif cette fois-ci que lors de la dernière élection de 2016.

Ces débats peuvent-ils être un tremplin pour certains candidats plus confidentiels ?

Il y a certains candidats qui sont relativement moins bien connus que d'autres. Certes, Valérie Pécresse, Xavier Bertrand, Éric Ciotti, les Français les connaissent. Mais Philippe Juvin, par exemple, est un homme qui est surtout connu sur le terrain médical, pour ses prises de parole lors de la crise du Covid. Michel Barnier de son côté était un homme connu il y a encore une vingtaine d'années, mais il a fait un détour par Bruxelles, par la scène européenne. Certains Français de droite et du centre vont peut-être s'inscrire pour voter et ne le connaissent peut-être pas encore très bien. Ces débats sont importants parce que ces débats permettront de faire connaître, de s'informer pour les électeurs de la droite et du centre.

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