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LREM : porte ouverte à droite et à gauche, sauf si on a "un plan de carrière"

La République en marche entrouve encore plus grand ses portes depuis la défection de Xavier Bertrand du camp des Républicains, mais en faisant passer le message que l'ancien monde a vécu. 

Article rédigé par Julie Marie-Leconte
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
À La République en marche, on ne cesse de répéter que la porte est ouverte, tout en rappelant les conditions d'accueil (illustration).  (MAXPPP)

Le départ de Xavier Bertrand des Républicains est vu comme un épiphénomène par les proches du nouvel homme fort du parti, Laurent Wauquiez, tandis que d'autres s'attendent à de nouvelles défections. Si des cadres, des élus, des militants frappent à la porte de La République en marche (LREM), ils verront qu'elle n'est pas fermée à clé, mais qu'il faut se souvenir de quelques codes.

On y vient "sur un projet"

La députée Aurore Bergé, ex-LR, fait partie de celles et ceux qui ont quitté le mouvement Les Républicains, dès la défaite d’Alain Juppé à la primaire de la droite pour la présidentielle. La porte-parole du groupe LREM à l'Assemblée nationale invite ouvertement ceux qui se sentiraient mal à l’aise à l’imiter et à rejoindre, "aujourd'hui ou demain", le parti d’Emmanuel Macron, "sur le projet", précise-t-elle.

On est un mouvement qui a toujours été ouvert, qui n’a jamais été sectaire.

Aurore Bergé, députée LREM des Yvelines

à franceinfo

Ni "plan de carrière"...

Pour autant, le parti LREM saura-t-il faire une place aux nouveaux venus, en particulier aux élus ? Olivier Véran, député de l’Isère, ex-socialiste, affiche la couleur sur le chapitre des ambitions."S’il y a quelque chose qui n’existe pas à En marche, ce sont les plans de carrière", prévient-il.

Depuis 2017, plus personne ne peut dire ‘ma circonscription, mon canton, mon territoire. Tout a volé en éclat.

Olivier Véran, député LREM de l'Isère

à franceinfo

Ni "influence" sur la ligne du parti

Pas de carrière, ni d’influence sur la ligne du parti, faut-il ajouter. Le jeune député Sacha Houlié, macroniste de la première heure, offre aussi une piqûre de rappel aux éventuels nouveaux transfuges. Pendant la campagne présidentielle, rappelle-t-il, "Emmanuel Macron avait des mots pour ça : ‘Tous ceux qui nous soutiennent sont les bienvenus’". L'élu de la Vienne ajoute aussitôt, qu'"il faut qu’ils sachent qu’ils n’influent ni sur la ligne ni sur les investitures qui sont délivrées". 

Une chose doit être très claire pour tout le monde : on ne vient pas à La République en marche pour avoir des places.

Sacha Houlié, député LREM de la Vienne

à franceinfo

De quoi faire mentir Laurent Wauquiez quand il qualifiait le camp Macron, en mars dernier, d’"usine de recyclage des opportunistes de tous bords", même si à la tête du parti présidentiel on ne cache pas qu’on cherche l’équilibre, en faisant venir davantage de gens de droite, sans pour autant dissuader ceux de gauche.

Le parti LREM n'est pas une terre d'asile sans condition - un reportage de Julie Marie-Leconte

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