Législatives : une victoire du parti Les Républicains est "pour le moins hypothétique"

Les Républicains ont organisé samedi 21 mai à Paris leur seul meeting national de campagne pour les élections législatives. Leur chef de file pour cette campagne, François Baroin, affiche l'espoir d'une victoire en juin face au camp d'Emmanuel Macron, malgré les tentations de nombreux ténors du parti à répondre à la main tendue de La République en marche. Néanmoins, 

Sur franceinfo, Jean Peteaux politologue à Sciences Po Bordeaux, ne croit pas à une victoire du parti Les Républicains aux législatives.

franceinfo : Le parti Les Républicains peut-il gagner aux législatives ?

Jean Peteaux : Il s'agit d'une chance pour le moins hypothétique. Je ne crois pas à une victoire de LR aux législatives. Il y a plusieurs éléments qui concourent à faire que La République En Marche obtienne, si ce n’est une majorité absolue, au moins une majorité relative en étant le principal groupe à l’Assemblée. Les électeurs français vont jouer ce qu’on appelle la cohérence, et faire en sorte que les candidats de LREM apportent à Macron une capacité de présider. Comme le président de la République n’a pas fait pour l’instant de graves erreurs, ça va être très compliqué pour LR.

Jusqu'à quel point le parti Les Républicains est-il divisé ?

Il est divisé plus qu’il n’y parait. On peut imaginer que l’hémorragie a été limitée avec la nomination de seulement trois ministres LR. En réalité, vous avez déjà 28 parlementaires qui ont déjà dit qu’ils étaient susceptibles de travailler avec une future majorité LREM. Le fait que certaines candidatures Les Républicains soient "protégées" en n'ayant pas face à eux de candidats LREM, ça précède un éventuel ralliement après les législatives.

Qu’est-ce qui pousse certains élus LR à se rapprocher d’Emmanuel Macron ?

Il y a un principe de réalité qui est de constater qu’Emmnanuel Macron veut mettre en place des mesures qui ne sont pas si éloignées de ce que les membres de LR eux-mêmes peuvent proposer. Il est clair que certaines options défendues par les juppéistes sont proches des propositions d’Emmanuel Macron, surtout sur la libéralisation du travail. Et aussi, vous avez une partie des jeunes parlementaires LR qui se demandent pourquoi ne pas faire un bout de chemin avec Macron et construire des majorités de circonstance, en fonction des textes. Avec l’arrivée d’Edouard Philippe à Matignon, c’est le clivage gauche-droite qui est en train de bouger.