Législatives 2024 : entre "refus des compromissions" et désir de ne pas "bloquer l'Assemblée", vers une scission des Républicains ?

A peine réunis, les nouveaux députés LR se retrouvent divisés entre deux stratégies différentes s'ils veulent peser sur l'Assemblée nationale.
Article rédigé par Audrey Tison
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le siège du parti les Républicains, à Paris, le 14 mai 2024. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Ils n'ont rien perdu. Les Républicains et leurs alliés, malmenés et divisés durant la campagne, ont pourtant fait le dos rond et réussi à s'imposer lors du second tour des élections législatives anticipées avec une soixantaine de sièges. Ainsi, pour le deuxième jour de démarches administratives des députés nouvellement élus à l'Assemblée, ces LR passent presque pour des habitués des lieux : les deux tiers ont été réélus, dimanche 7 juillet.

Avec un groupe d'une soixantaine d'élus, ce qui n'était pas gagné sur le papier, désormais se pose la question de la ligne que va adopter ce groupe de droite dans cette période de recherche d'une majorité. Mais rapidement, deux mots reviennent régulièrement chez ces députés qui ont survécu au verdict des urnes : "indépendance" et "refus des compromissions".

"On n'est pas monté dans le bateau de la Macronie avant l'élection, ce n'est pas pour y monter après".

Un député Les Républicains

à franceinfo

Ne conclure aucun accord et voter les textes au cas par cas, c'est la ligne défendue notamment par Laurent Wauquiez qui ambitionne de prendre la présidence du groupe. Il a "le charisme et l'expérience", insiste ainsi un de ses partisans.

Quel rôle pour un "bloc central" ?

Mais d'autres élus poussent pour travailler en bonne intelligence avec la Macronie : Philippe Juvin souhaite un "bloc central" avant tout pour "faire barrage au Nouveau Front populaire". "Entre le Nouveau Front populaire, qui a un programme dément et le Rassemblement national, il y a une responsabilité à prendre", a ainsi déclaré le député LR des Hauts-de-Seine lundi 8 juillet sur franceinfo.

Selon lui, "Il y a trois blocs et le bloc central a un rôle historique" à jouer, malgré "les différences importantes entre les Républicains et les députés issus de l'ancienne majorité présidentielle", face au "péril qui nous guette" : "avoir quelqu'un à Matignon qui se réclame du Nouveau Front populaire". "Il faut trouver des gens capables de gouverner de façon raisonnable", insiste le député Les Républicains, non affilié aux députés qui ont suivi Eric Ciotti dans son alliance avec le RN. Comme Philippe Juvin, ils sont plusieurs à s'interroger sur la manière de ne "pas bloquer l'Assemblée".

Mais ces deux lignes vont-elles pouvoir s'accorder ou doit-on s'attendre à une scission du groupe ? De nombreux députés souhaitent par ailleurs changer le nom du groupe pour ne plus être associés à la "marque" Les Républicains : "La marque LR est morte et je pense qu'il faut reconstruire un grand parti de droite pour la France", a ainsi estimé Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, lundi 8 juillet sur TF1, estimant qu'il fallait "tout refaire" à droite.

Les premiers éléments de réponse ne devraient pas tarder : les premières réunions de groupe sont prévues dès le 9 juillet au sujet de la ligne et du positionnement du groupe.

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