"Il va falloir qu'on passe à autre chose" : les militants Les Républicains réfléchissent à l'avenir de leur parti après les élections européennes
Dernière ligne droite avant les élections européennes, chaque camp jette ses dernières forces dans la bataille. Mercredi 5 juin, François-Xavier Bellamy est au Cannet, dans les Alpes-Maritimes, terre d'élection de la droite, pour le dernier meeting de campagne du parti Les Républicains. La liste est donnée à 7% des intentions de vote, dans notre dernier sondage Ipsos pour Radio France et Le Parisien. Pour les militants LR, ce score serait déjà une victoire et le signe que le parti survit.
Ce soir-là, dans une salle des Yvelines, plusieurs centaines de militants s'entassent pour écouter François-Xavier Bellamy. Sur la scène, la tête de liste lance à ses troupes : "Je ne vous voyais pas si nombreux ! C'est le rendez-vous du courage parce que si vous êtes là, chers amis, c'est que vous n'avez pas baissé les bras, que vous ne vous êtes pas laissé intimider."
Dans l'assistance, des électeurs presque tous acquis à la cause du candidat. Alexis est galvanisé par les prises de position de son candidat, notamment contre les étudiants qui bloquaient Science Po : "Il montre un visage un peu plus combatif. On avait besoin qu'il montre un visage très politique et je pense que ça réveille pas mal les militants, mais aussi tous les électeurs de droite."
Passer à autre chose
L'équipe de campagne, elle, se félicite d'avoir enfin réussi à "percer le mur du son" et de voir les sondages se stabiliser autour des 7% : le risque de passer sous le seuil des 5% le soir du 9 juin et de n'avoir aucun élu semble s'éloigner.
Parmi les militants de longue date présents au meeting, Mauricette est elle aussi optimiste. Elle ne supporte pas d'entendre dire que c'est la fin du parti Les Républicains : "Non, il n'est pas mort du tout. Absolument pas", lance-t-elle. Elle considère que "les sondages ne disent pas la vérité" et pense que son candidat fera un meilleur score que celui annoncé, mais pas jusqu'à dépasser les 10%. Alors elle s'interroge sur l'avenir du parti, avec son voisin Hubert. "Le parti est peut-être fini, mais pas les militants, ni les sympathisants qui sont autour, répond-il. Sans doute qu'il faudrait qu'il se transforme, LR est peut-être un peu daté. Maintenant, il va falloir qu'on passe à autre chose." Hubert se dit "favorable" à l'idée de retravailler le parti, quitte à changer de nom, car il pense que Les Républicains ont été "trop marqués par des défaites". Il conclut : "Il y a besoin de tout ripoliner."
"Si on part seul à la présidentielle, on va se planter."
un cadre du parti Les Républicainsà franceinfo
"C'est sûr que l'étiquette LR nous plombe", confirme un député qui estime que seul un score au-dessus des 10% aux élections européennes pourrait permettre à son camp de rebondir. Ils sont nombreux parmi les parlementaires Les Républicains à réfléchir à l'avenir de la droite, écartant pour la plupart l'hypothèse d'un accord de gouvernement avec Emmanuel Macron. Ils imaginent plutôt que "la poutre va travailler" à l'approche de 2027. "Si on part seul à la présidentielle, on va se planter", assure un cadre de LR qui se voit bien construire la suite avec l'aile droite de la majorité présidentielle.
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