François-Xavier Bellamy, tête de liste LR aux européennes, dépose plainte après une tentative de cyberattaque chinoise

L'eurodéputé demande également à Emmanuel Macron de se montrer ferme sur ce sujet avec le président chinois, Xi Jinping, actuellement en visite d'Etat en France.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
François-Xavier Bellamy, tête de liste Les Républicains pour les élections européennes 2024, lors d'une rencontre avec des viticulteurs du Lot, à Saint-Vincent-Rive-d'Olt, le 26 avril 2024. (MATTHIEU RONDEL / AFP)

François-Xavier Bellamy, tête de liste Les Républicains pour les élections européennes, a déposé plainte, lundi 6 mai, après avoir été victime d'une tentative de cyberattaque par des "hackers proches du régime chinois". "Je ne me laisserai pas intimider. Je porte plainte aujourd'hui [lundi]", a écrit François-Xavier Bellamy sur le réseau social X, ajoutant que l'alerte lui a été donnée par le "gouvernement américain".

"Pendant mon mandat, je n'ai cessé de rappeler que l'Europe et la France doivent sortir de la naïveté face à Pékin (...) La Chine de Xi Jinping défie nos démocraties : nous devons avoir le courage d'un sursaut stratégique", juge l'eurodéputé LR. Xi Jinping est justement en France dans le cadre d'une visite d'Etat de deux jours pour célébrer les 60 ans de relations diplomatiques franco-chinoises. François-Xavier Bellamy exhorte ainsi le président de la République à "dire au président chinois notre refus déterminé de ces attaques".

Interrogé par l'AFP, il a déclaré que cette tentative d'attaque a eu lieu en 2021. Sa boîte de courrier électronique du Parlement européen aurait notamment été visée par APT31, un groupe de hackers que plusieurs pays, dont les Etats-Unis et le Royaume-Uni, considèrent lié au gouvernement chinois. "On ne sait pas si la tentative de piratage a été à son terme", a précisé François-Xavier Bellamy, par ailleurs membre de l'alliance interparlementaire sur la Chine (Ipac), une instance européenne créée en 2020 pour agir de manière coordonnée sur différents sujets relatifs à ce pays, de la gestion du Covid-19 à la répression des Ouïghours.

D'autres élus français visés

Sept députés et sénateurs français membres de l'Ipac, et également ciblés par des cyberattaques d'APT31, avaient tiré ces derniers jours la sonnette d'alarme devant la "légèreté" de la réponse des autorités face à cet "acte de guerre". La plupart, comme François-Xavier Bellamy, n'ont découvert l'existence de cette attaque qu'à la fin du mois de mars, lorsque le ministère de la Justice américain a publié un acte d'accusation inculpant sept Chinois pour une "prolifique opération de piratage informatique à l'échelle mondiale".

Ces parlementaires ont réitéré leurs inquiétudes lundi lors d'une conférence de presse, exhortant le gouvernement français à "attribuer formellement ces attaques à APT31", "imposer des sanctions" aux hackers inculpés aux Etats-Unis ou encore "ouvrir une enquête judiciaire pour ingérences étrangères". "Nous ne pouvons pas permettre qu'un tel acte reste sans réponse solide", a notamment regretté le sénateur centriste Olivier Cadic, promettant d'utiliser ses "prérogatives" d'élu pour enquêter sur le sujet en menant des auditions à partir du mois de juin.

Interrogé en fin de semaine dernière par l'AFP, le parquet s'était refusé à tout commentaire sur ce dossier. "Le mode opératoire d'APT31 fait l'objet d'un suivi particulier", "y compris judiciaire", avait pour sa part assuré le 30 avril la porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot, soulignant que "le gouvernement n'exclut pas d'attribuer publiquement ces cyberattaques" à l'avenir.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.