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Les régions se tournent vers les "emprunts citoyens"

Les Pays de la Loire lancent lundi un seconde emprunt obligataire en l'espace de trois ans. Le conseil régional espère lever 100 millions d'euros auprès des Ligériens. Une manière d'échapper aux taux imposés par les banques aux collectivités locales et aux PME.
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (JJ'Studio Fotolia.com)

"L'idée que chaque Ligérien puisse financer une partie
de l'économie locale peut paraître étonnante"
, explique Jacques Auxiette
sur son blog, en préambule d'une note sur le lancement d'un nouvel "emprunt
citoyen"
. Mais de fait, la démarche du président des Pays de la Loire n'est
plus si étonnante que cela. La région avait déjà réussi à lever 80 millions d'euros
entre 2009 et 2011 auprès de ses habitants dans le cadre d'un "plan
anti-crise"
. Et depuis, le Limousin, l'Auvergne, PACA et Rhône-Alpes se sont
également lancés dans des emprunts obligataires.

Cette fois, les Pays de la Loire espèrent récolter 100
millions d'euros. Et pour attirer assez de prêteurs d'ici au 12 octobre
prochain, la région propose un taux de rémunération de 4% brut par an sur six
ans. L'idée, c'est de "financer les PME et soutenir l'emploi" en
injectant l'épargne collectée dans les dispositifs d'accompagnement de la
région. Le montant minimum de la souscription est fixé à 500 euros pour cet
emprunt géré par le Crédit foncier.

Des sources de financement alternatives

Mais au-delà de faire vibrer la corde de la citoyenneté
locale, les emprunts obligataire permettent aussi aux collectivités locales de
trouver des sources de financement alternatives. D'abord parce que les régions
n'ont pas la main sur taux des recettes fiscales.

Ensuite parce que les collectivités locales font face à une pénurie de crédits. Cette dernière provenant de l'effondrement de la banque Dexia, auparavant financeur principal du secteur local français, et aux nouvelles règles prudentielles, qui rendent les prêts aux collectivités plus contraignants pour les banques.

Et puis cela permet surtout d'échapper
aux âpres négociations avec les établissements bancaires. Des banques dont les
taux ont largement grimpé depuis le début de la crise.

Par contre, pour pouvoir émettre des emprunts obligataires
et rassurer les marchés, les régions concernées sont forcées de se faire noter
par des agences financières. Les Pays de la Loire par exemple sont notés AA par
Standard and Poors.

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