Les réformes et l'ouverture continueront après le 2e tour des régionales, selon le secrétaire général de l'UMP
Le vote n'aura pas de conséquence sur les orientations du gouvernement, a déclaré vendredi Xavier Bertrand, en dépit de sondages qui promettent une victoire écrasante à la gauche dimanche.
"Oui, il faut absolument réformer les retraites, oui, il faut continuer à réduire les déficits et la dette (...).", a déclaré le secrétaire général de l'UMP.
" Nous avons été élus pour réformer, il y a des élections régionales avec un enjeu régional". "Et si on arrêtait et si on ne réformait pas les retraites, qui [les] paierait ?", a-t-il poursuivi. Nicolas Sarkozy a promis pour septembre 2010 un projet sur ce dossier, avec l'option probable d'un allongement de la durée de la carrière.
Remaniement ou pas ?
Prié de commenter les rumeurs sur un possible remaniement du gouvernement, Xavier Bertrand a déclaré que ceux qui en parlaient n'étaient pas forcément les mieux informés. Sur l'autre rumeur qui veut que les ministres venus de la gauche pourraient faire les frais d'un vote négatif pour la majorité, Xavier Bertrand a répondu implicitement que ce ne serait pas le cas. "(L'antidépresseur), c'est de bien considérer qu'une formation politique, une majorité, ne doit jamais être sectaire. Laissons les socialistes être sectaires, ne le devenons jamais", a-t-il dit.
Plusieurs personnalités de la majorité ont estimé que le choix de Nicolas Sarkozy de nommer des socialistes à certains postes était une erreur et était mal perçue dans l'électorat de droite. Depuis l'annonce des résultats du premier tour des régionales, des élus de la majorité n'ont pas ménagé leurs critiques contre la direction du mouvement et le chef de l'Etat, sur leur stratégie électorale et leur "déni" du revers subi par l'UMP.
Xavier Bertrand fragilisé ?
Le chef du parti majoritaire a été reçu mercredi à déjeuner à l'Elysée. "C'est une preuve d'amitié et de soutien à Xavier Bertrand qui, ces derniers temps, a été attaqué", a analysé une source proche de l'UMP.
Après le premier tour, le premier ministre avait déjà fermement rappelé à l'ordre les personnalités critiques et à leur devoir de solidarité et de discipline, depuis le siège national de l'UMP, au côté de Xavier Bertrand. En janvier 2009, l'ancien ministre du Travail avait renoncé à son poste à la demande de Nicolas Sarkozy pour prendre les commandes de l'UMP. Sa mission: le remettre en ordre de bataille pour la présidentielle de 2012.
Quinze mois plus tard, l'échec annoncé de la reconquête des régions, après le succès des européennes (juin 2009), nourrit des rumeurs de "remaniement" au lendemain du 21 mars à la tête du parti présidentiel. Un remaniement qui serait le quatrième depuis 2007.
"Il pourrait y avoir quelques ajustements", profitant à des proches de Nicolas Sarkozy, selon plusieurs sources à l'UMP. Ceux-ci n'excluent pas la possible arrivée du ministre Brice Hortefeux, à la tête de la commission des investitures (actuellement présidée par Jean-Claude Gaudin). Alain Marleix pourrait par ailleurs revenir au poste de secrétaire national en charge des élections, auquel il avait dû renoncer pour cause de découpage électoral.
Interrogé sur ce point mercredi soir, Xavier Bertrand a rappelé que Brice Hortefeux était "déjà vice-président" de l'UMP. "Il a même été en charge de ces élections régionales avec Jean-Claude Gaudin qui fait un travail exceptionnel, et avec moi", a-t-il ajouté.
Mais pas question a priori de se passer de l'actuel secrétaire général à la tête du parti. "Xavier n'est pas du tout menacé", assure un responsable UMP. "Quel intérêt aurait Sarkozy à limoger quelqu'un qui fait le job ?", ajoute-t-il. "Le limogeage de Xavier Bertrand? Impossible", assure un autre haut responsable de la majorité. "Secrétaire général de l'UMP, c'est animer le parti et Bertrand fait cela très bien", renchérit une source gouvernementale.
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