Les réactions après le discours de Manuel Valls
C'était l'épreuve du feu pour le Premier ministre. Tout au long de son discours, qui aura duré environ 50 minutes, Manuel Valls s'est posé en rassembleur, en défenseur d'une politique de gauche, mais ouvert aux discussions à droite.
Lui qui cherchait depuis plusieurs jours une union à gauche a été applaudi par une large partie des députés socialistes à la fin de son discours. Une standing ovation qui n'a pas caché les apostrophes de la droite pendant sa prise de parole, et les réserves de plusieurs députés de gauche à son issue.
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Les réactions extérieures à ce discours de politique n'ont pas tardé, que ce soit à l'intérieur de l'hémicycle, notamment via les réseaux sociaux, ou à l'extérieur. Pour le sénateur UMP Jean-Pierre Raffarin, les annonces de Manuel Valls ne sont pas "à la hauteur de la
situation ". "L'objectif, c'est la lutte contre le chômage. Je crains que les moyens n'y soient pas ", a déclaré l'ancien Premier ministre.
Son de cloche évidemment différent du côté du Parti socialiste. Pour Jean-Pierre Sueur (PS), président PS de la commission des lois du Sénat, "il y a une série de mesures précises en particulier pour la relance de l'économie et de la justice fiscale. Il y a un engagement fort pour des régions fortes. Or il est temps d'avoir des régions fortes pour l'économie et pour l'emploi ".
Certains députés PS s'estimaient d'ailleurs suffisamment convaincu pour annoncer leur choix sitôt le discours achevé, et avant les prises de parole des différents groupes parlementaires.
D'autres en revanche ont dit ne pas être convaincu. C'est le cas de Pascal Cherki, de l'aile gauche du PS qui a annoncé qu'il s'abstiendrait lors du vote de confiance : "Sur la forme, c'était très maîtrisé. Sur le fond, je suis beaucoup plus dubitatif".
Une partie des Verts séduits par la transition énergétique
Du côté des écologistes, les annonces de Manuel Valls sur la priorité donnée à la transition énergétique ont séduit une partie des 17 députés Verts, dont François de Rugy.
Mais, si Jean-Vincent Placé, chef du groupe écologiste au Sénat, a vu dans ce discours des "signaux ", dont celui "très fort sur la décentralisation ", il note aussi qu'il "donne une forme de quitus à la décision de notre parti de ne plus participer au gouvernement dans la mesure où c'est la continuité de la politique économique et sociale ".
Pour Eliane Assassi, présidente du groupe Communiste, républicain et citoyen au Sénat, "le discours prononcé est bien loin des attentes que les Français ont exprimées en 2012 et aux municipales. Le message qu'ils viennent de lancer n'a pas été entendu ".
Les syndicats pas convaincus
Le numéro un de la CGT, Thierry Lepaon, a lui estimé que le Premier ministre Manuel Valls n'avait pas apporté, dans son
discours de politique générale, de "réponse aux préoccupations " exprimées par
les Français aux élections municipales. Il veut "mettre exclusivement en application la feuille de
route tracée par François Hollande " et la reprend "point par point ", a-t-il affirmé.
"La logique d'austérité perdure ", a renchéri Force ouvrière dans un communiqué. "En réduisant à nouveau les cotisations patronales au niveau du Smic, en
allégeant les cotisations patronales d'allocations familiales, le gouvernement
fragilise le financement de la Sécurité sociale et fait de l'allègement du coût
du travail, logique économique libérale, la priorité de la politique
économique ", pointe le syndicat.
En revanche, la présidente de la CFE-CGC, Carole Couvert, a estimé que "c'est la première fois, dans un discours de politique générale d'un
Premier ministre, que l'on entend parler de cadres et encadrement, c'est
peut-être le signal d'un gouvernement qui a entendu le cri d'alarme des classes
moyennes ".
Un point de vue partagé par la numéro deux de la CFTC, Pascale Coton, qui juge que le discours de Manuel Valls va dans le bon sens.
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