Les primaires en poche, le PS fait sa rentrée à La Rochelle
Il faut se souvenir de l’accueil réservé par le Congrès de Reims au projet de primaires à gauche de Ségolène Royal, pour mesurer le chemin parcouru par les socialistes en moins d’un an.
_ Reprise par Montebourg le week-end dernier, avalisée par Delanoë, Fabius et d’autres, l’idée des primaires à gauche reçoit, in extremis, le seul soutien qui lui manquait : celui de Martine Aubry.
Mais un soutien de principe. Presque du bout des lèvres. Car dans sa tribune publiée dans les colonnes du Monde, la première secrétaire tente de faire l’économie d’un débat houleux sur la question à La Rochelle, et renvoie la décision à une convention en juin 2010. Après les régionales, donc. L’urgence est plutôt d’esquisser un projet politique pour les socialistes, à neuf mois des régionales.
Trancher avant la fin de l'année
Las, les primaires domineront La Rochelle, où le PS ouvre son université d’été demain. Au grand dam de Martine Aubry, à présent sous pression pour serrer le calendrier. Rappelons qu’Arnaud Montebourg a mis sa démission dans la balance pour obtenir que le parti se positionne. Hollande et ses amis veulent "que les modalités soient tranchées d’ici la fin de l’année". Les proches de Royal proposent "une convention nationale dans les deux mois"…
Le principe acquis par tous, il faut encore, et ce n’est pas une affaire, décider des modalités d’une primaire ouverte. Entre les partisans d’une consultation pour désigner le candidat commun de la gauche – option à laquelle se rallie Delanoë – et ceux qui défendent un scrutin pour désigner le candidat socialiste – position défendue par Fabius et Hollande – La Rochelle promet quelques joutes verbales à la tribune, et explications musclées en backstage.
Et s’il reste un peu de temps, dans la torpeur charentaise, il faudra aussi trancher la question d’une alliance avec le MoDem, après le premier pas vers le PS et les proches d’Hollande, samedi dernier, de Marielle de Sarnez, premier lieutenant de Bayrou (lire notre article ci-dessous).
_ Si, dans Le Monde, Martine Aubry appelle de ses vœux un PS ouvert "à tout la gauche", n’ont été invités à la Rochelle que les patrons des partis de la "gauche de gouvernement", ce qui exclut Europe Ecologie - nébuleuse politico-associative, Besancenot et toute la "gauche de la gauche", et les centristes de François Bayrou. La notion d'ouverture reste une question d'appréciation...
Gilles Halais, avec agences
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