Les opposants au mariage pour tous menacent le Tour de France
Ils appellent cela le "Tour de France pour Tous ".
L'initiative a été lancée il y a 48 heures sur les réseaux sociaux par un jeune
homme, conseiller national de l'UMP, Samuel Lafont. Plusieurs centaines de
personnes ont déjà rejoint le mouvement sur Twitter et Facebook.
Selon l'initiateur de cette opération, il ne s'agit
pas de bloquer ou de retarder la course mais de se faire voir des caméras durant
chaque étape de la grande boucle. Ils entendent faire du Tour de France une
vitrine internationale de leur combat politique contre la loi sur le mariage pour tous, adoptée en mai, en profitant de la présence de
plusieurs dizaines de médias venus du monde entier. Ainsi, d'immenses
banderoles pourraient être déployées au départ d'une étape ou au sommet d'un
col. Le Bloc Identitaire salue l'initiative et veut y prendre part.
La gendarmerie mobilisée
Le ministère de l'Intérieur surveille de près le
dossier. En effet, après les coups d'éclats et parfois les violences en marge
des Manifs pour tous, les forces de l'ordre redoutent que ce projet fasse des
émules un peu partout en France et devienne un casse-tête à gérer sur le
terrain
Depuis quelques jours, les
gendarmes – qui assurent l'essentiel de la sécurité du Tour – ont affecté
quelques hommes pour jauger de la menace. Ils procèdent à de la veille
informatique et étudient les remontées d'informations des services de
renseignement locaux.
À ce stade, explique un
gradé de la gendarmerie, "rien ne dit qu'ils passeront à l'acte "
mais, continue ce gendarme, "on va adapter notre dispositif si besoin ".
Concrètement, de 300 à 900 gendarmes (en fonction des étapes) sont affectés
chaque jour sur le tour. Par ailleurs, une cinquantaine de motards de la Garde
républicaine assurent aussi la circulation et la sécurité durant la course. Des
CRS sont également présents sur les étapes.
Une idée "contre-productive"
Tous les ans, des
organisations le plus souvent locales, comme des parents d'élèves opposés à la fermeture
d'une école ou des agriculteurs en colère tentent de se faire entendre lors de
l'épreuve. Le plus souvent, les forces de l'ordre négocient en amont pour que
les choses se passent bien.
Dans le cas présent, les
interlocuteurs ne semblent pas vraiment prêts à négocier et se disent, au
contraire, prêts à tout pour se faire entendre et surtout se faire voir des
caméras
Un député UMP anti-mariage gay a déjà réagit à cet
appel à manifester estimant qu'il s'agit d'une mauvaise idée, une idée
contre-productive. " Le Tour, ce n'est pas le gouvernement et il ne faut
pas énerver les gens " , explique-t-il.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.