Les Lejaby de Rillieux au candidat Sarkozy : "Il veut venir ? On l’attend."
Nicolas Sarkozy déclarait mercredi soir sur TF1 : "Quand les gens de Lejaby m'appellent, j'y vais". Qu'en pensent les salariées de Rillieux-la-Pape, dont 135 viennent d'être licenciées ? Deux de leurs syndicalistes ont donné leur avis à Francetv2012.
Qu'ont pensé les salariés de Lejaby de Rillieux-la-Pape en entendant la petite phrase de Nicolas Sarkozy sur TF1 : "Quand les gens de Lejaby m'appellent, j'y vais".
Que Lejaby, dans l'esprit du chef de l'Etat, c'est le site d'Yssingeaux, sauvé par LVMH sur intervention gouvernementale. Pas celui de Rillieux-la-Pape, racheté par Alain Prost et où 135 salariés ont reçu leur lettre de licenciement, en ce mois de février.
"Virées comme des chiens, elles restent terrées chez elles", commente la déléguée syndicale CGT Jeanine Caillot.
Qu'attend-elle du candidat-président ? "Rien", surtout quand elle voit la médiatisation sur Yssingeaux, seule histoire de la société Lejaby qui se finit bien.
En 2010, 194 licenciements dans l'indifférence générale
Ce qui ne passe pas non plus, c'est l'irruption très tardive des politiques sur ce dossier, qui traine depuis deux ans.
"En 2010, quand il y a eu 194 licenciées sur trois sites, à Bourg-en-Bresse (88 licenciements), à Bellegarde (46 emplois) et au Teil, en Ardèche (68 emplois), les filles ont occupé le siège social. Elles ont couché jour et nuit ici pendant 14 jours. Les politiques - à part les élus locaux - ne se sont pas manifestés. Là, Nicolas Sarkozy se manifeste ? C'est trop tard !", poursuit Jeanine Caillot.
Nicole Mendez (déléguée syndicale de la CFDT au siège de Rillieux), ne se montre guère plus tendre envers le chef de l'Etat : "Il veut venir ? On l'attend. Les Lejaby, c'est juste un petit bout de l'iceberg. Les filles du plan social 2010 qui attendent toujours leur dû et leurs indemnités de licenciement ? On n'en parle pas. Les 135 licenciements de Rillieux ? On n'en parle pas !"
"Le président ferait mieux de relocaliser pour que la France vive"
Elle est intarissable, aussi, sur "l'idéologie de Nicolas Sarkozy" : "il faut arrêter de dire, pour justifier les délocalisations, que les mécaniciennes en confection coûtent trop cher, que le coût du travail est trop élevé ! Ca a été monté de toutes pièces par les financiers."
Et, continue-t-elle, "pourquoi le travail ne serait que coûteux sur les métiers de main d'œuvre ? Il n'y a plus de fin dans la baisse du coût du travail. Que Nicolas Sarkozy vienne et qu'on en discute ! Qu'il prenne des décisions pour dire "on réindustrialise le territoire".
Sa conclusion ? - le fabricant de panneaux solaires qui pourrait être repris par EDF - et Lejaby, c'est juste des coups avant les élections. Quand je l'entends annoncer un référendum sur l'indemnisation du chômage, ça me fait mal au ventre. Le président ferait mieux de relocaliser pour que la France vive plutôt que stigmatiser par un référendum ceux qui ont perdu un emploi."
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