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Les Français, champions de la fraude sociale et des arrêts de travail ? Les chiffres

C'est un des leitmotiv de la majorité : lutter contre l'assistanat et la fraude aux prestations sociales, en partie responsables, selon l'UMP, de la gabegie dans les dépenses publiques. Le gouvernement se concentre en particulier sur les arrêts maladies. Mais est-ce bien là l'essentiel de la fraude sociale ? Décryptage.
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Franceinfo (Franceinfo)

C'est un rapport du député UMP des Bouches-du-Rhône Dominique Tian qui a (re)posé la question de la fraude sociale sur la table en juin dernier : rapport évaluant cette forme de fraude à plus de 20 milliards d'euros par an.
Mais le parlementaire lui-même en convient : cette fraude est à mettre au compte des entreprises d'abord, responsables de fraudes aux prélèvements à hauteur de 8 à 15,8 milliards d'euros. Loin devant les particuliers responsables de fraudes aux prestations pour 2 et 3 milliards d'euros.
Et les socialistes de comparer ces chiffres avec les 20 milliards d'euros "a minima " de manque à gagner pour l'Etat provenant de l'évasion fiscale, sans qu'"aucun moyen ne [soit] donné aux services fiscaux, ni pour la détecter, ni pour la contrer ".

Venons-en, dans le détail, aux arrêts maladie. Sont-ils en augmentation ? Du tout, selon le baromètre 2010 d'Alma consulting, qui affirme que les Français ont connu en moyenne 14,5 jours d'arrêt de travail l'an dernier, contre 17,8 en 2009.
Les salariés français sont-ils alors plus "consommateurs" d'arrêts que leurs voisins ? Une autre étude, sous l'égide du CNRS, datant de 2010 mais portant sur des chiffres antérieurs, montre qu'en 2001, le taux d'absence sur un mois (pour raisons de santé ou non d'ailleurs) atteignait à peine 11 % en France, quand il culminait à 29 % au Danemark ou 18 % aux Pays-Bas.

Et pourtant, le paquet est mis pour lutter contre la fraude à ces arrêts. La
Sécu fait les gros yeux sur son site, prévenant :"frauder, c'est porter atteinte à la solidarité nationale ". Même ton chez Nicolas Sarkozy ce mardi matin en visite à Bordeaux : "Frauder la Sécu, c'est la pire et la plus insidieuse des trahisons [...] Voler la Sécu, c'est trahir la confiancede tous les Français ".

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