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Les fidèles lieutenants de l'ancien directeur du FMI n'ont plus le choix: ils doivent choisir un nouveau poulain

Plus d'un mois après la sortie de route de leur champion, les cadres strauss-kahniens du Parti socialiste ne savent pas toujours ou se ranger.Aucune stratégie commune n'a été adoptée pour décider d'un éventuel ralliement à un autre candidat socialiste en vue de la présidentielle de 2012
Article rédigé par Quentin Laurent
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 5min
Les anciens ministres Dominique Strauss-Kahn (G), Pierre Moscovici (D) et Jean-Christophe Cambadélis (C) en 2003 (AFP / PHOTO FREDERICK FLORIN)

Plus d'un mois après la sortie de route de leur champion, les cadres strauss-kahniens du Parti socialiste ne savent pas toujours ou se ranger.
Aucune stratégie commune n'a été adoptée pour décider d'un éventuel ralliement à un autre candidat socialiste en vue de la présidentielle de 2012

Aubry ou Hollande ? Hollande ou Aubry ? Choix cornélien pour les affidés de Dominique Strauss-Kahn, ancien candidat vedette à la primaire socialiste. Le deuil de sa candidature fait, ses anciens compagnons de route doivent désormais se rabattre sur un nouveau candidat.

"Ils sont encore très dispersés, sans véritable leadership, mais avec le souci de ne pas trop se séparer et de porter le message au moins économique et sociétal qui était celui de Dominique Strauss-Kahn", résume pour l'AFP l'un d'eux, Jean-Paul Huchon, président de la Région Ile-de-France.

Pour eux, c'est Aubry

Premier porte-flingue de DSK, Jean-Christophe Cambadélis a été le plus prompt à prendre parti. Le député de la 20e circonscription de Paris a annoncé lundi son soutien à Martine Aubry, qu'il a décrit comme "une candidate qui assure et qui rassure".

Pour Cambadélis, "elle est la plus à même de préparer un grand mouvement populaire dans le pays, un arc majoritaire qui rassemble les démocrates, les écologistes et les socialistes". Un choix qui s'explique aussi par le "pacte" qui unissait l'ancien directeur du Fond Monétaire International et la première secrétaire du PS.
Le club "Inventer à gauche" devrait aussi lui officialiser son soutien cette semaine. Il est formé des ex-rocardiens mené par le député-maire de Grenoble Michel Destot, avec les anciens ministres Catherine Tasca et Alain Richard.

Première secrétaire du PS depuis 2007, ils sont nombreux à considérer que Martine Aubry est de facto la plus légitime à porter les idées du parti en 2012.

Autre soutien de poids, celui du maire de Paris, Bertrand Delanoë. S'il ne s'est officiellement prononcé, cela fait plusieurs semaines qu'il s'affiche avec la première secrétaire. "Je souhaite qu"elle joue un rôle important mais je respecterai le calendrier démocratique que les socialistes ont défini" a déclaré Delanoë.

Préférence Hollande, l'héritier du courant social démocrate

De l'autre côté, François Hollande, dont la côte de popularité n'a cessé de grimper, a lui aussi reçu de nombreux soutiens. Représentant du courant social démocrate au sein du PS, comme DSK, le Corrézien joue la carte du candidat "normal".

Gérard Collomb, le député-maire de Lyon, devrait le rejoindre, tout comme le président du conseil général de Seine-et-Marne, Vincent Eblé. Pierre Moscovici, qui a hésité à se présenter à la primaire, penche lui aussi pour le député corrézien.

Les attentistes

Ce choix ne semble pourtant pas être aussi évident pour tous les socialistes. Certains préférent réserver leur décision et attendre de voir comment se profile la primaire socialiste, dont la fin des dépots de candidature aura lieu le 28 juin prochain.

Proche de DSK, la députée Marisol Touraine explique que "la situation est très ouverte à ce stade." Elle se dit peut étonnée "de ne pas avoir de réaction forte de la part de Martine Aubry".

"Nous allons nous acheminer vers une décision, mais sans sentiment d'urgence. Il n'y a pas de soutien d'évidence, contrairement à ce que semblent indiquer certains. On a un peu le sentiment que, du côté de Martine Aubry, notre soutien va de soi", lâche la secrétaire nationale. François Pupponi, ami de Strauss-Kahn et de Moscovici, a lui démenti mercredi tout ralliement à la maire de Lille.

"Cette fragmentation [au sein des Strauss-Kahniens] existait auparavant, dès que Dominique est parti au FMI en 2007 et le congrès de Reims, mais sa disparition n'a pas permis le rassemblement de la famille, malgré les efforts de quelques-uns", déplore Jean-Paul Huchon.

Outsiders

A côté de ces deux candidatures phares, d'autres socialistes préfèrent la jouer solo et se présenter à la primaire. Arnaud Montebourg, Ségolène Royal et Manuel Valls sont toujours candidats, même si les sondages les donnent nettement derrière François Hollande et Martine Aubry.

Un sondage réalisé par Ipsos donne Hollande devant la maire de Lille. Il recueillerait 32% d'intentions de vote au premier tour, contre 30% pour Aubry. Ségolène Royal est, elle, largement dévancée, avec seulement 19% d'intentions.

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