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Les dissidences socialistes ont réduit les chances des écologistes d’obtenir un groupe à l’Assemblée

Les écologistes ont dans l'ensemble souffert des dissidences socialistes qui ont grandement réduit les chances d’Europe Ecologie-Les Verts d’obtenir un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale, malgré l'accord avec le PS.
Article rédigé par Adrian Buffel
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Cécile Duflot (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Les écologistes ont dans l'ensemble souffert des dissidences socialistes qui ont grandement réduit les chances d'Europe Ecologie-Les Verts d'obtenir un groupe parlementaire à l'Assemblée nationale, malgré l'accord avec le PS.

Les alliés écologistes du PS sont en mauvaise posture. Lors du premier tour des législatives, ils ont subi plusieurs revers électoraux, mettant à mal leurs ambitions d'obtenir un groupe parlementaire à l'Assemblée nationale.

Même si EELV n'a pas renoncé à son ambition de devenir le partenaire des socialistes au Parlement, ils ont de quoi être amère : l'accord PS-EELV n'a pas tenu face aux ambitions des dissidents socialistes locaux.

Le logo PS n'a pas tout fait

Au PS, on se demande s'il ne faut pas réduire le nombre minimum de députés nécessaire à la création d'un groupe parlementaire. C'est le cas de Claude Bartolone, chargé des relations avec les partis de gauche, qui a affirmé qu'un "geste" à l'attention des alliés écologistes pourrait être descendu de quinze à dix.

L'objectif : faire en sorte que la paix sociale soit maintenue dans la future majorité plutôt que de laisser la parole des écolos sans cadre, qui excellent dans l'art d'incarner le rôle d'électron libre.

Car ceux-ci ont bien du mal à cacher leur déception. Selon Le Monde, David Cormand, responsable des élections à Europe Ecologie-Les Verts (EELV), a écrit, dans un mail interne que le quotidien s'est procuré, que "ces résultats sont en dessous de ce que [leur] accord pouvait [leur] laisser espérer."

"Nous pensions que le logo PS contribuerait plus largement à faire la différence, a-t-il ajouté. Il n'en a rien été."

De grosses déceptions

La responsabilité de ce demi-échec revient en grande partie aux dissidences socialistes qui se sont qualifiées au second tour des législatives, malgré les consignes du la rue de Solférino.

A Roubaix, Slimane Tir, candidat EELV-PS est devancé de 15 points par le maire socialiste dissident, Dominique Baert. Il a choisi de l'affronter en duel, avec l'accord du PS car aucun candidat de droite n'est présent au second tour. Dans ce duel, Marine Le Pen a déjà appelé à "faire battre" Slimane Tir.

A Lyon, l'écologiste Philippe Meirieu, candidat officiellement investi par le Parti socialiste dans le cadre de l'accord électoral, rate le second tour. Il s'est retiré en faveur du candidat PRG, soutenu par le maire Gérard Collomb, Thierry Braillard.

Dans la 2e circonscription de Saône-et-Loire, la dissidente Edith Gueugneau, officiellement soutenue par Arnaud Montebourg, a éliminé l'écologiste Nicolas Guillemet, de près de 15 points.

Dans la 3ème circonscription du Finistère, la candidate investie par le PS et EELV, Magali Deval, s'est désistée en faveur du dissident PS arrivé en tête, Jean-Luc Bleuven, qui l'a devancée de 105 voix au premier tour.

Dans la 11ème circonscription de Seine-Saint-Denis, le candidat PS-EELV Stéphane Gatignon, maire de Sevran, s'est lui aussi retiré face à François Asensi -qui est étiqueté Front de Gauche, et non PS. Il l'a devancé de plus de dix points au premier tour.

Dans la 4ème circonscription des Côtes-d'Armor, la maire socialiste de Guingamp Annie Le Houérou s'est présentée en dissidence face au candidat EELV investi par le PS, Michel Balbot, battu de près de vingt points.

Dans la 3e circonscription de la Sarthe, le candidat PS-EELV Thierry Pradier a été devancé de près de quinze points par le maire socialiste de la Flèche, Guy-Michel Chauveau, qui se présentait en dissidence.

Quelques espoirs

Au total, EELV s'est qualifié dimanche pour le second tour dans 38 duels et 6 triangulaires.

Selon un décompte de Francetv 2012, une douzaine de candidats écologistes sont susceptibles de remporter le second tour des législatives, dimanche : Cécile Duflot (Paris), Denis Baupin (Paris), Noël Mamère (Gironde), François de Rugy (Loire-Atlantique), Sergio Coronado (Amérique Latine et Caraïbes), Michèle Bonneton (Isère), François-Michel Lambert (Bouches-du-Rhône), Véronique Moinet (Seine-Maritime), André Aschieri (Alpes-Maritimes), François Simon (Haute-Garonne), Christophe Cavard (Gard), Christophe Rossignol (Indre-et-Loire), et Jean-Louis Roumégas (Hérault).

Mais à des degrés divers, Eva Sas (Essonne), Brigitte Allain (Dordogne), Lela Bencharif (Loire), François-Michel Lambert (Bouches-du-Rhône) et Laurence Abeille (Val-de-Marne) pourraient sortir gagnants d'un ballottage.

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