Les chiffres du chômage replacent l’emploi au cœur de la bataille présidentielle
Avec 2,884 millions de chômeurs sans activité,
16.600 de plus qu’en février, le taux de chômage frise désormais les 10%. Selon
notre enquête Viavoice publiée hier, l’emploi arrive toujours en tête des
sujets que les Français souhaitent voir abordés par les candidats entre les
deux tours.
Le ministre du
Travail, Xavier Bertrand a reconnu hier que la situation restait difficile : "On
a une croissance encore fragile et une croissance encore fragile égale une
situation de l’emploi encore fragile." Hier soir, dans l’émission Des paroles et des actes sur France 2,
François Hollande a estimé que Nicolas Sarkozy sera jugé sur le chômage : "Il avait promis de le ramener à 5%,il le sera à 10%" .
Un vrai clivage
gauche-droite
Les deux candidats insistent
depuis plusieurs semaines sur la nécessité d’offrir une formation aux
demandeurs d’emploi, mais le clivage droite-gauche reste bien visible dans
leurs propositions.
Pour Nicolas Sarkozy, les chômeurs ont des droits mais aussi des devoirs. Le
candidat UMP a insisté de nombreuses fois sur l’obligation des demandeurs d’emplois
d’accepter un travail dans les secteurs qui recrutent après avoir reçu leur formation.
De son côté François Hollande met l’accent sur les contraintes pour les
entreprises. Il entend ainsi sanctionner celles qui abusent de la précarité. Le
candidat socialiste veut par ailleurs rendre les licenciements plus coûteux pour les
sociétés qui se portent bien.
Autre différence, les
150.000 emplois d’avenir proposés par François Hollande. Des emplois financés
par de l’argent public et destinés en priorité aux quartiers. Ces emplois rappellent les emplois jeunes de Lionel Jospin que Nicolas Sarkozy a souvent
critiqué. Pour le chef de l’État plutôt que de mettre jeunes dans des "faux
emplois" il faut les préparer à de "vrais métiers" . Mais en
dépit de ces critiques, Nicolas Sarkozy a lui aussi eu recours à plusieurs
dizaines de milliers d’emplois aidés durant son quinquennat.
Des points communs entre les
deux candidats
Mais il y a également des
points communs entre les deux candidats. Ils proposent ainsi tous les deux des exonérations ou des
allègements de charges aux entreprises pour les inciter à recruter, soit des
jeunes, soit des seniors. Les deux catégories les plus touchées par la montée
du chômage. Des propositions qui laissent les chefs d’entreprise sceptiques…
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