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Comment Hollande et Ayrault veulent restaurer l'unité de la gauche

Le Premier ministre a rencontré les parlementaires PS. La veille, le président de la République avait reçu les responsables des partis de la majorité pour faire un point sur l'année écoulée.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président de la République, François Hollande, et le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, pendant l'hommage à l'ancien Premier ministre Pierre Mauroy, aux Invalides, à Paris, le 11 juin 2013.  (CHARLES PLATIAU / AFP )

Opération "unité". Afin de préparer une rentrée marquée par des débats à haut risque pour la majorité, tels que le budget 2014 et la réforme des retraites, l'exécutif appelle ses composantes à jouer collectif. Lundi 22 et mardi 23 juillet, le président, François Hollande, et son Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, ont convoqué les parlementaires et les responsables des partis de la majorité pour faire un point sur l'année écoulée. Et surtout pour resserrer les rangs après les récentes tensions, avec, en ligne de mire, les échéances électorales de 2014.

Francetv info revient sur les quatre étapes du rassemblement d'une gauche très plurielle, qui s'annonce difficile.

1Les leaders des partis de la majorité invités à l'Elysée

Une nouvelle entorse à sa promesse de ne pas "être le chef de la majorité" et de ne pas recevoir ses responsables à l'Elysée. Lundi, François Hollande a convié à dîner les dirigeants des partis politiques qui composent sa majorité. Après avoir passé deux heures et demie avec un président "très à l'écoute", Harlem Désir (PS), Jean-Michel Baylet (Parti radical de gauche), Pascal Durand (Europe Ecologie-Les Verts), Robert Hue (Mouvement unitaire progressiste) et Jean-Luc Laurent (MRC, chevènementiste) avaient retenu le mot-clé de ce rendez-vous : l'unité.  

"Il y a des échéances. A vous de travailler et de vous réunir", leur a dit François Hollande, rapporte Jean-Luc Laurent. "Il veut qu'on travaille plus ensemble", a abondé Pascal Durand. "Nous avons plutôt évoqué la situation du pays (…), le climat d'intolérance (…), la situation dans les banlieues, les grandes réformes à venir", a préféré souligner Harlem Désir, le premier secrétaire du PS. Il reconnaît tout de même que les municipales ont été abordées en filigrane, avec ce conseil présidentiel : "l'union". Peu de choses ont en revanche filtré concernant les désaccords, pourtant nombreux, entre les différents convives, de la politique énergétique à l'orientation de réformes comme celle des retraites.

"C'était de bon niveau, et je crois que c'est nécessaire à intervalles réguliers", a estimé Jean-Marc Ayrault, interrogé mardi. Minimisant les tensions entre les partis invités, il a précisé que son travail était de "diriger le gouvernement, mais aussi de dialoguer en permanence avec les différents groupes parlementaires".

2Ayrault rencontre les parlementaires socialistes

Mardi, le Premier ministre a prolongé l'exercice dans les murs de l'Assemblée nationale. Quelques heures après avoir participé au dîner à l'Elysée avec les responsables des partis de la majorité, il a rencontré les députés et sénateurs socialistes avec le même message, lancé à son arrivée à la réunion : "Il ne s'agit pas de proclamer la discipline, il faut surtout pratiquer la solidarité."

Même message, mêmes intentions : faire le bilan de l'année écoulée, mais surtout assurer le vote des réformes et minimiser les divergences. "Depuis plus d'un an que je suis chef du gouvernement, je dois dire que l'essentiel des projets (...) ont été largement votés par la majorité, ce qui compte c'est ça, a rappelé Jean-Marc Ayrault. Le reste, ce sont des péripéties de la vie politique."

Pour la porte-parole des députés socialistes, Annick Lepetit, interrogée à l'issue de la rencontre, "chaque fois que la majorité fait bloc, elle fait avancer le changement, chaque fois qu'elle se divise, elle fait avancer le scepticisme". Outre l'unité, le président PS du Sénat, Jean-Pierre Bel, a témoigné d'une volonté de faire davantage de pédagogie : "Il ne suffit pas simplement d'additionner les réformes les unes derrière les autres, il faut aussi que nous soyons compris, montrer à ceux qui nous ont fait confiance vers où nous voulons aller."

3Hollande s'adresse aussi à la gauche de la gauche

Enfin, François Hollande doit recevoir mardi Pierre Laurent, le numéro un du Parti communiste français (PCF), pour l'appeler à faire preuve de plus de solidarité, même s'il ne fait pas partie de la majorité. Ce dernier sera-t-il à l'écoute ? Le 15 juillet, il avait dénoncé le "dialogue" prôné par le chef de l’Etat qui, dans le même temps, selon lui, "met de côté les objections syndicales et même celles de son propre parti". Pierre Laurent s’était alors déclaré "inquiet" des "mesures immédiates" évoquées par le président de la République pour faire face au déficit des retraites, notamment l'éventuelle hausse de la CSG. Il avait ensuite confirmé sa présence aux côtés des syndicats à l’occasion de la journée de mobilisation contre la réforme des retraites prévue le 10 septembre. Bref, pas franchement un discours de soutien à la majorité. 

Invité lundi des "Quatre Vérités", sur France 2, le secrétaire national du PCF a estimé qu'il n'existait plus de majorité, relaie Le Lab d'Europe 1. "La majorité des Français qui ont voulu le changement, j'en fais partie puisque j'ai voté François Hollande au deuxième tour. Mais la politique du gouvernement actuel n'a pas de majorité. C'est bien le problème", a déclaré Pierre Laurent. 

4Un "comité de liaison" mis en place à la rentrée 

Ultime machine à souder la gauche : le "comité de liaison" des partis de la majorité, proposé dès le 15 juillet par le Parti socialiste. Objectif : préparer le rassemblement de la gauche aux prochaines élections et discuter de la politique gouvernementale. Mais là encore, l'exécutif ne devrait pas pouvoir compter sur la gauche de la gauche : "Neuf mois après une première tentative sans lendemain, le PS relance l'idée d'un comité de liaison permanent de sa majorité pouvant aller jusqu'au PCF en vue des prochaines échéances électorales. La ficelle pour diviser le Front de gauche reste toujours aussi grosse que vaine", avait écrit dans un communiqué le Parti de gauche, qui forme le Front de gauche aux côtés du PCF.

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