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Législatives : le PS obtient la majorité absolue, le FN revient à l’Assemblée

Alors que le Front national fait son retour à l’Assemblée nationale, le Parti socialiste et François Hollande disposent de la majorité absolue, pour la première fois depuis 1981. Le PS obtient 314 sièges contre 229 pour l’UMP.
Article rédigé par Francetv 2012
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Assemblée nationale (AFP)

Alors que le Front national fait son retour à l'Assemblée nationale, le Parti socialiste et François Hollande disposent de la majorité absolue, pour la première fois depuis 1981. Le PS obtient 314 sièges contre 229 pour l'UMP.

Le travail commence. Après avoir accédé à l'Elysée le 6 mai, François Hollande a désormais les coudées franches pour gouverner et affronter la crise, à l'issue des législatives qui voient le FN faire son retour au Palais-Bourbon. Et pour la première fois depuis 1981, le PS dispose, à lui seul, de la majorité absolue des sièges de l'Hémicycle.

S'il enregistre comme attendu l'échec de Ségolène Royal à La Rochelle, alors qu'il la soutenait, le chef de l'Etat va pouvoir, avec son gouvernement, "prendre à bras le corps les problèmes" du pays, toujours confronté à la crise de la zone euro, a réagi le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault.

314 sièges pour le PS

Avec ses proches alliés (PRG, MRC, divers gauche), le PS obtient 314 sièges, selon les résultats définitifs. C'est 25 de plus que la majorité absolue de 289 sièges. Au total, la gauche obtient quelque 51% des voix.

La légitimité de la nouvelle assemblée est toutefois ternie par le très haut niveau de l'abstention: 43,71%, un record absolu pour des législatives sous la Ve République.

Au vu des résultats de ce second tour, qui a débouché sur une large majorité absolue pour le PS et ses plus proches alliés de la gauche, l'abstention semble avoir plus nui à la droite qu'à la gauche. En particulier, 58% des électeurs du Front national se seraient abstenus dans 414 circonscriptions (sur un total de 577) où le second tour était un duel entre la gauche et la droite parlementaire, selon un sondage Ipsos, alors qu'ils n'étaient que 25% au second tour de la présidentielle et qu'un sur deux avait voté pour Nicolas Sarkozy.

40% de nouveaux élus

Au total, 234 nouveaux députés font leur entrée au Palais-Bourbon, soit un taux de renouvellement de 40,55%. 155 femmes ont été élues, soit près de 27%, un record.

Les 25 ministres qui étaient candidats, dont le Premier d'entre eux, ont tous été élus, y compris la moins bien placée, Marie-Arlette Carlotti (Personnes handicapées), dans la 5e circonscription des Bouches-du-Rhône, face à Renaud Muselier (UMP). Jean-Marc Ayrault et cinq ministres avaient été élus dès le premier tour.

Dans la 1ère circonscription de Charente-Maritime, Ségolène Royal a en revanche été battue par le dissident PS Olivier Falorni, auquel la compagne de François Hollande avait apporté son soutien. Sans même attendre 20H00, la candidate à la présidentielle de 2007 a concédé sa défaite et fustigé la "trahison politique" de son adversaire.

Un groupe écologiste, une première

Sa mise hors course rend très ouverte l'élection du nouveau, ou de la nouvelle présidente de l'Assemblée. Les noms des ex-ministres Elisabeth Guigou et Claude Bartolone sont ceux qui reviennent le plus.

Comme il le souhaitait, le gouvernement pourra mener ses réformes sans même avoir besoin de l'appui des écologistes qui, avec 17 députés, pourront toutefois constituer pour la première fois un groupe parlementaire. C'est une "grande et belle date dans l'histoire des écologistes", s'est réjouie leur patronne et ministre Cécile

Grand chelem pour les ministres

Avec seulement 10 députés, le Front de gauche ne pourra en revanche former un groupe. Son leader Jean-Luc Mélenchon --éliminé dès la semaine dernière à Hénin-Beaumont-- a demandé que le seuil pour en constituer un soit abaissé.

Grand chelem en revanche pour le gouvernement. Parmi les ministres candidats, menacés de devoir quitter leurs fonctions en cas de défaite, Aurélie Filippetti (Culture) l'emporte en Moselle, Stéphane Le Foll (Agriculture) dans la Sarthe, dans l'ancienne circonscription de François Fillon, Pierre Moscovici (Economie) dans le Doubs, et Valérie Fourneyron (Sports) en Seine-Maritime.

229 sièges pour l'UMP, défaites pour la Sarkozie

A droite, l'UMP et ses alliés (radicaux, centristes, DVD) obtiennent 229 sièges et perdent plus d'une centaine de députés par rapport à 2007. La nouvelle Assemblée constitue ainsi le décalque inversé de celle sortie des urnes en 2007. Il y avait 343 députés de droite et 228 de gauche. Cette fois, la gauche domine avec 343 élus contre 229.

François Fillon a été élu dans la 2e circonscription de Paris, le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé réélu à Meaux (Seine-et-Marne), comme les ex-ministres Xavier Bertrand (Aisne), Luc Chatel (Haute-Marne), Bruno Le Maire (Eure) et Nathalie Kosciusko-Morizet (Essonne).

A l'inverse, l'ancienne ministre et "passionaria sarkozyste" Nadine Morano a été battue à Toul, en dépit de ses appels du pied pressants aux électeurs du FN. Michèle Alliot-Marie, figure du gaullisme, a mordu la poussière dans les Pyrénées-Atlantiques, tout comme l'ex-ministre de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant (Hauts-de-Seine), défait par un dissident UMP.

Deux députés pour le FN, Bayrou out

Dans la foulée de son bon score à la présidentielle (17,9%), le FN a signé, malgré la défaite de Marine Le Pen, son grand retour au Palais-Bourbon pour la première fois depuis 1998. L'avocat Gilbert Collard (Gard), qui s'est fixé "une mission de casse-couille démocratique", et Marion Maréchal-Le Pen, élue à 22 ans à Carpentras, porteront ses couleurs. La petite-fille de Jean-Marie Le Pen sea la benjamine de l'Assemblée.

A Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), Marine Le Pen a été battue de 118 voix par le socialiste Philippe Kemel et a demandé, pour la forme, un recomptage. Jacques Bompard, de la Ligue du Sud, élu à Orange, complète le trio d'élus d'extrême droite.

De son côté, le MoDem a conservé deux sièges. Mais son chef, François Bayrou, a perdu le sien dans les Pyrénées-Atlantiques et a annoncé qu'en conséquence il allait "prendre du recul" et changer "la forme de son engagement".

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