Législatives : Fillon en campagne à Paris, Dati n'a plus d'espoir d'être investi par l'UMP
Mardi 24 janvier, François Fillon était l'invité des voeux de la section UMP du XVe. Juste auparavant, la dernière commission d'investiture pour les législatives à Paris s'était réunie. Rachida Dati, maire du VIIe, n'a pas été repêchée in extremis.
Le XVe arrondissement n'est pas celui où François Fillon sera candidat aux législatives au mois de juin. Mais sa présence aux voeux de la section UMP du XVe, mardi 24 janvier au soir, marque néanmoins son entrée en campagne.
Remerciements
La section est la plus importante de Paris et surtout c'est là que se trouvent ses principaux soutiens dans la capitale. Ceux qui depuis plusieurs années ont oeuvré en coulisses pour sa venue à Paris. C'était une façon de les remercier, notamment Philippe Goujon et Jean-François Lamour.
Une politesse qui est aussi un message politique. M. Goujon, en tant que président de la fédération UMP de Paris a été la principale cible de Rachida Dati. Et on évoquait un possible jeu de chaises musicales entre les deux élus du XVe, pour faire de la place à l'ancienne garde des Sceaux.
A la tribune, le premier ministre rend hommage aux deux hommes. "Philippe Goujon est un maire d'écoute qui sait fédérer les initiatives (...). Jean-François Lamour est un député de roc qui sait manier le sabre et l'esprit", affirme-t-il.
Le sort de Dati
A bonne entendeuse salut. Mais dans son discours M. Fillon n'évoque à aucun moment le conflit qui l'oppose à Mme Dati, pour ne pas la remettre dans le jeu.
La dernière commission d'investiture UMP pour les législatives venait juste d'avoir lieu. Il n'y a pas eu de coup de théâtre. La maire du VIIe arrondissement n'a pas été investie en dernière minute. Il lui reste le choix de la dissidence.
Le premier ministre laisse le soin des attaques mouchetées à ses lieutenants parisiens. "L'agressivité est l'arme des faibles", ironise M. Goujon. En quittant la salle, M. Fillon se livre à un petit bain de foule mais ne répond pas aux questions des journalistes.
"Il a fait le job", commente une élue parisienne, soutien du chef du gouvernement. "Il a soutenu ses deux copains. C'est bien. Maintenant il faut qu'il élargisse un peu. Qu'il aille voir les autres", ajoute-t-elle. Les opposants à la venue de M. Fillon lui reprochent en effet de s'appuyer sur un seul clan.
Appel à la remobilisation
L'ancien élu sarthois a assez peu évoqué Paris dans son propos, se contentant de banalités aimables. "Je crois que le coeur des parisiens est suffisamment généreux et tolérant pour accueillir, ceux, qui avec eux, veulent servir des projets. Depuis toujours, Paris est ouvert à ceux qui l'aiment", déclare M. Fillon
Il évoque ensuite la campagne présidentielle. Sans surprise, il défend le bilan de Nicolas Sarkozy sur un thème qui sera le futur élément de langage de la campagne.
"Nous n'avons pas tout résolu, nous avons sans doute bien des défauts, mais personne ne peut nous accuser d'avoir manqué d'audace, personne ne peut dire que notre bilan est lâche ou fade", assène le premier ministre.
Enfin, il termine par le rituel appel à la mobilisation des troupes peut-être un peu sonnées par le discours du Bourget de François Hollande.
"La victoire récompensera le plus solide des candidats, mais elle récompensera aussi le parti le plus décidé à aller la chercher ! Repoussez ceux qui vous disent que le scénario est écrit d'avance car ce scénario c'est vous qui allez l'écrire", promet M. Fillon à la centaine de militants présents.
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