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Législatives : Claude Guéant entre en campagne dans les Hauts-de-Seine

Mardi 10 janvier, à l'occasion des voeux du conseil général des Hauts-de-Seine, Claude Guéant a commencé sa campagne législative. Il sera candidat à Boulogne. Son challenger UMP, Thierry Solère lui propose des primaires pour les départager.
Article rédigé par Daïc Audouit
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Claude Guéant, ministre de l'Intérieur. (AFP)

Mardi 10 janvier, à l'occasion des voeux du conseil général des Hauts-de-Seine, Claude Guéant a commencé sa campagne législative. Il sera candidat à Boulogne. Son challenger UMP, Thierry Solère lui propose des primaires pour les départager.

Soudain Claude Guéant entonne "Aux Champs-Elysées" de Jo Dassin, pour accompagner les petits choristes de la Maîtrise des Hauts-de-Seine comme tous les invités aux voeux du conseil général du 92. C'est aussi cela une campagne électorale : être capable de fendre l'armure de l'austère ministre.

Et il commence la sienne au milieu des petits fours alto-séquanais.

"Hauts-de-Zen"

Sur la tribune officielle, M. Guéant est au premier rang, à côté du président du conseil général des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian. Il ne s'agit pas d'un soutien politique. Juste le protocole républicain.

Comme chaque année lors des voeux, M. Devedjian se présente en sage de la politique. "Nous avons connu des turbulences dans ce beau département ! Et nous en connaîtrons sûrement encore. Mais quand je regarde couler la Seine, les péripéties politiques me paraissent bien dérisoires", affirme t-il osant ensuite le jeu de mots de l'année (d'accord nous ne sommes que le 10 janvier).

"Et les Hauts-de-Seine deviennent le temps d'une rêverie, les Hauts-de-Zen", glisse comme un voeu pieux l'ancien ministre.

Solère propose une primaire...

Car l'empêcheur de zénifier à Boulogne, s'appelle Thierry Solère. L'ancien premier adjoint de la ville s'oppose au parachutage du ministre de l'intérieur. Cet après-midi, il a proposé à M. Guéant d'organiser une primaire face à lui.

Le ministre de l'Intérieur lui répond avec une onctueuse ironie. "Ce ne serait pas très loyal d'organiser une primaire. Il dit qu'il est là depuis dix ans et moi depuis dix jours. Nous ne serions pas à armes égales", déclare M. Guéant devant quelques journalistes.

"Mais moi je peux attendre deux mois pour les organiser", rétorque en souriant M. Solère un peu plus tard.

Il sait très bien que sa demande n'a aucune chance d'aboutir auprès des instances de l'UMP. Ce serait créer un précédent. Et le parti ne va organiser des élections internes pour chaque circonscription qui pose problème.

Les autres élus du département observent les événements avec prudence. Jean Sarkozy, vice-président du département, résume leur sentiment. "Moi j'ai deux chances. La première est que je n'habite pas Boulogne. La deuxième, c'est que je ne suis pas membre de la commission d'investiture de l'UMP. Je ne veux pas alimenter la polémique", répète t-il plusieurs fois aux journalistes.

... et veut aller jusqu'au bout

La commission d'investiture de l'UMP pour les législatives se réunira mercredi soir. Claude Guéant sera désigné comme le candidat sur la circonscription. "J'irai jusqu'au bout. C'est ma ville, la candidature Guéant ça ne prend pas", affirme M. Solère. "Ma première élection au conseil général, je l'ai gagné sans avoir l'investiture officielle", ajoute t-il.

Un peu plus loin, une dame vient saluer M. Guéant. "C'est bien ce que vous faites. Il faut continuer à visser", encourage t-elle.

Jean-Christophe Fromantin, maire divers droite de Neuilly qui a arraché ce bastion sarkozyste en 2008, après le parachutage raté de David Martinon, prend une coupe de champagne.

L'exemple Fromantin

"A Boulogne, la situation est différente de la mienne. Je ne sais pas si Thierry Solère à la même capacité de liberté que j'avais", commente t-il.

Depuis 2008, M. Fromantin a monté en puissance dans sa ville. A tel point que l'UMP envisage de ne présenter aucun candidat face à lui aux législatives dans l'ancienne circonscription de Nicolas Sarkozy. C'est une telle trajectoire dont rêve M. Solère.

"Bonne année aux petits ours et aux autres", conclut M. Devedjian avant d'entendre les choristes fredonner la chanson de Baloo dans "Le Livre de la Jungle".

Reportage France 3 Ile-de-France, 11 janvier 2012

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