Le sénateur PS François Patriat, partisan de DSK, a estimé jeudi qu'"il faut changer le processus des primaires"
Prendra ? Prendra pas ? La petite musique anti-primaire se fait plus pressante du côté notamment des partisans du directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn.
Plusieurs leaders s'interrogent publiquement ces derniers jours sur la pertinence de la procédure. L'élu de Côte d'Or a franchi une étape jeudi, proposant une méthode plus décisive.
Gare au ''tir aux pigeons"
"Il faut s'acheminer vers une primaire plus classique entre les tenants des deux lignes du PS que sont à la fois la gauche radicale et la gauche gestionnaire et que le meilleur l'emporte", a déclaré le président de la région Bourgogne.
"Aubry et Dominique Strauss-Kahn sont sur la même ligne, ils appartiennent à la ligne social-démocrate et il y a d'autres gens qui sont moins socio-démocrates dans le parti, je pense à Benoît Hamon, ceux-là peuvent incarner demain une autre ligne, une ligne radicale", a-t-il précisé.
Le sénateur en est convaincu. Si les primaires ont été élaborées "à un moment où la gauche n'avait ni leader naturel, ni programme", le décor a changé aujourd'hui avec un projet en cours de construction et un leader "seule rempart crédible contre le FN et pour gagner éventuellement la présidence de la république".
La crainte de François Patriat: s'engager cet été "dans un processus interne qui ressemblera à une forme de tir aux pigeons", risquant "d'affaiblir notre candidat et d'apparaître aux yeux des Français comme un faux débat".
Une pétition contre les primaires
"Organiser une compétition entre socialistes sur fond de percée du FN est devenu déplacé", juge le Michel Vauzelle dans un entretien jeudi publié dans Le Parisien.
"Les Français souffrent et le PS offrirait le triste spectacle de ses divisions ? Les gens ne veulent plus d'un combat insupportable qui va arriver au pire moment, à quelques mois de la présidentielle", ajoute le président du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur.
"Il va y avoir des contestations, des recours dans les fédérations. Imaginez la pagaille! On ouvre la boîte de Pandore", conclut l'ancien ministre.
La veille, et de façon moins brutale, le député strauss-kahnien Pierre Moscovici a estimé qu'il faudra juger de "la pertinence des primaires dans le contexte des mois à venir" dans un entretien à publicsenat.fr.
"Il faut analyser pragmatiquement l'évolution de la situation. Nous sommes face à un avertissement", a-t-il ajouté en référence à la percée de l'extrême droite dans les sondages. "Je ne suis pas en train de dire qu'il faut les supprimer, je suis en train de dire que si demain on a cinq ou six sondages (qui confirment la montée du FN), il faudra qu'on se pose des questions. Ce n'est pas un sujet tabou", a-t-il ajouté.
Appel au calme rue Solférino
Au sein de l'état-major PS, on temporise. "Il n'y a aucun élément factuel aujourd'hui qui nous permettrait de dire qu'on doit annuler la primaire ", a remarqué François Lamy, conseiller politique de Martine Aubry.
"La primaire, c'est un moment de choix (pour les sympathisants de gauche), et le premier acte de la présidentielle", a-t-il estimé.
A quelques semaines du dépôt officiel des candidatures, les primaires, pourtant symbole de choix démocratique, pourraient bien se transformer en piège cruel pour les socialistes.
Règles et calendrier des primaires
Déclaration officielle des candidats, entre le 28 juin et le 13 juillet
Vote les 9 et 16 octobre 2011
Candidats déjà déclarés: Ségolène Royal, Arnaud Montebourg, Manuel Valls. François Hollande devrait déclarer sa candidature après les cantonales s'il est réélu a-t-il fait savoir.
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