Le score du FN pèse déjà sur les législatives
À peine le premier tour de
la présidentielle passé, plusieurs regards se tournent déjà vers les
législatives de juin prochain. Avec espoir pour certains, avec beaucoup d'inquiétudes
pour d'autres. En première ligne dans le camp de ceux qui attendent cette
deuxième échéance électorale majeure, le Front national. Marine Le Pen a réussi
son premier pari, lors du premier tour en obtenant le score historique de 17,9%
des suffrages. Elle pourrait en réussir un deuxième en envoyant des députés FN
à l'Assemblée nationale en juin prochain.
Le Front national a en effet
réalisé, lors de ce premier tour de la présidentielle, des scores supérieurs à
25% des suffrages exprimés dans 59 circonscriptions. Il a même dépassé les 30%
dans trois autres, dont la 11e du Pas-de-Calais où compte se
présenter Marine Le Pen. Surtout, le FN a dépassé les 12,5% des inscrits dans
353 circonscriptions.
Si les choses restaient en l'état, cela pourrait
permettre à 353 candidats frontistes d'accéder au deuxième tour de ces
législatives en occasionnant des triangulaires providentiellement explosives
pour la droite.
Faire front contre le Front ?
Plusieurs ténors de l'UMP,
dont des ministres à commencer par Alain Juppé, sont directement menacés par
ces triangulaires. En divisant les voix de la droite au sens large au deuxième
tour, elles permettraient l'élection de députés de gauche dans des
circonscriptions traditionnellement à droite.
Dans l'actuelle majorité
présidentielle, l'heure est pour le moment à la minimisation de cette
perspective. À l'UMP on affirme ainsi que ces deux scrutins (présidentiel et
législatif) n'ont rien à voir et qu'au final il "n'y aura quasiment pas
de triangulaires car il faudra une participation énorme. Il n'y aura que
quelques cas de duels" , avec le FN.
Et comme à chaque scrutin, la question de l'attitude des partis républicains en
cas de duels avec le FN commence déjà à se poser. A droite, plusieurs voix se
sont fait entendre pour expliquer qu'en cas de duels FN-PS, ils voteraient pour "le candidat socialiste" , comme l'a clairement annoncé la sénatrice UMP Chantal
Jouanno. Interrogé sur ce sujet, Claude Guéant a lui expliqué qu'il "ne
voterait pas FN" , sans exclure une abstention ou un vote blanc.
À gauche, Jean-Luc Mélenchon, qui a récolté 11,1% des
suffrages au premier tour de la
présidentielle a lancé un appel au PS pour barrer la route au FN dans les
circonscriptions où la gauche pourrait ne pas être au deuxième tour des
législatives. "Il est temps de s'accorder pour
que nous ne soyons pas éliminés du deuxième tour, nous la gauche, et qu'on soit
comme des imbéciles après avoir sorti Sarkozy de la présidence de la
République, à se retrouver à être obligés de voter UMP pour pas voter Le Pen,
jamais!" , a-t-il dit sur France 2."Je lance un appel (à François
Hollande) : il est nécessaire maintenant de s'accorder pour faire front contre
le Front."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.